Contrat de plan de La Poste : la croisée des chemins
85% des lettres livrées à J + un... en 2007. C'est l'ambitieux objectif que
s'est donné La Poste dans son projet de “Contrat de performances et de
convergences”. De fait, Nicole Fontaine, la ministre déléguée à l'Industrie
l'avait reconnu lundi 20 octobre, aujourd'hui 70 % seulement des lettres sont
acheminées en 24 heures. Un chiffre inquiétant quand on sait que pour les
Postes allemandes, néerlandaises et britanniques, ce taux est de 90 à 95 %,
selon un rapport de la Cour des Comptes. La Poste est donc à la croisée des
chemins. Dotée d'un outil de production obsolète, elle doit affronter l'arrivée
de la concurrence en 2006 pour les courriers de plus de 50 grammes et en 2009
pour la totalité du courrier. Il va lui falloir trancher dans le vif. Dans un
premier temps, afin d'être moins dépendante de son activité courrier. Elle aura
l'autorisation de créer, d'ici 2005, un établissement de crédit postal.
Etablissement qui ne sera autorisé qu'à distribuer des crédits immobiliers.
Cela ne suffit bien évidemment pas. La Poste dispose de 130 centres de tri,
alors qu'une cinquantaine suffirait. La Poste allemande en a 83, tous
automatisés et les Hollandais 6, automatisés également. Christian Kozar, le
directeur du Courier de La Poste déclarait, dans notre numéro d'octobre
dernier, que 1,5 à 2 milliards d'euros seraient investis dans la modernisation
des centres de tri. En fait, ce ne sera qu'1 milliard qui y sera consacré,
augmentant la dette de l'établissement de 800 millions d'euros. Reste que ce
contrat de plan a été soumis le 21 octobre dernier aux administrateurs et à la
Commis-sion supérieure du service public des postes et télécommunications.
Sera-t-il suffisant pour doter la France en 2010 d'un opérateur postal européen
de référence et faire face à ses puissants concurrents en 2009, selon les
termes du communiqué de la ministre déléguée à l'Industrie ? L'avenir le dira.