Consodata orphelin de ses fondateurs
Marc Hénon, Patrick Normand, Alexandre Allard, qui avaient créé la société en 1995, ont remis le 6 septembre dernier leur démission. Le groupe Consodata passe du coup sous le contrôle total de son actionnaire, l'italien Seat Pagine Gialle. Qui entend bien remettre de l'ordre dans la gestion.
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Consodata perd son triumvirat historique. Marc Hénon, P-dg, Patrick
Normand, Dg, et Alexandre Allard, VP strategy, tous trois cofondateurs en
janvier 1995 de la société, ont remis leur démission le 6 septembre dernier. Un
départ collégial qui a lieu, précise-t-on chez Consodata, « conformément aux
accords signés le 26 juillet 2002 entre les fondateurs » et l'actionnaire
majoritaire. Accords qui auraient marqué la cession définitive par les
fondateurs des titres qu'ils possédaient depuis l'introduction en Bourse de la
société en octobre 1999. La direction du groupe passe dans le camp de
l'actionnaire principal, Seat Pagine Gialle, éditeur italien de pages jaunes et
gestionnaire de sites internet, qui porte de ce fait sa participation à presque
100 %. Fabrizio Grassi, Dg opérationnel de Seat, est ainsi nommé président du
conseil d'administration de Consodata. Le poste de Dg revenant à Angelo Novati,
directeur financier du groupe italien. Le management opérationnel de Consodata
reste dans des mains françaises et revient à Pierre Le Manh, jusqu'ici Dg de
Consodata Europe. David Guillot de Suduiraut demeure, pour sa part, Dg de
Consodata France.
Un chiffre d'affaires groupe stable
« Le management corporate va être sensiblement réaménagé, avec un suivi
financier plus intégré », commente Pierre Le Manh, qui signale que les frais de
holding, sensiblement amplifiés ces derniers mois, « vont être réduits
drastiquement », la direction étant animée par « un souci de gain de
productivité ». Quant à l'organisation et aux orientations stratégiques, elles
ne devraient pas être modifiées. « Le chiffre d'affaires du groupe (152
millions d'euros, ndlr) n'a pas diminué. Les résultats opérationnels de tous
les pays sont à la hausse, sauf pour la Grande-Bretagne, qui reste le pays le
plus profitable pour le groupe. Les résultats globaux seront sans doute
meilleurs cette année. Et puis, nous sommes adossés à un groupe hyper solide.
Ce qui n'enlève rien à notre volonté énergique de devenir profitables »,
souligne Pierre Le Manh Pour Consodata, acteur majeur du marché du marketing
direct en France et en Europe, c'est la fin d'une époque. « Sur le plan
personnel, nous sommes tous un peu tristes. Mais tout cela était très anticipé.
Les fondateurs ont revendu il y a deux ans et ils avaient pris depuis un
certain temps beaucoup de champ dans la gestion de la société », remarque
Pierre Le Manh. Depuis sa création, Consodata s'est développé en
Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, en Belgique et en Chine. Le groupe a
également passé des accords avec des sociétés en Allemagne (Pan-Adress) et en
Amérique du Nord (NetCreations et ICOM). Organisé autour de trois axes
stratégiques (les fichiers, les études, le travail sur les bases de données),
le groupe emploie aujourd'hui plus de 400 personnes dans le monde. En France,
Consodata gère des informations sur 3,2 millions de foyers et recense 1,5
million d'adresses e-mails.