C-mescourses.com : la qualité de service, d'abord
Opérationnel depuis septembre 1999 sur Paris et l'Ile de France, Lyon et sa proche banlieue, Pau et Anglet, le site de commerce électronique du groupe Casino affiche 100 000 visiteurs par mois. En l'absence de campagne de publicité depuis neuf mois, le bouche à oreille issu des fidèles serait le premier vecteur de croissance de l'enseigne.
«Le premier facteur de fidélisation est le taux de service : je suis bien
livré des produits commandés à l'heure demandée », déclare Alexis Richard,
directeur marketing de l'enseigne. Si, pour une raison ou pour une autre, la
promesse de service n'est pas respectée (produit manquant ou endommagé,
retard...), la boutique virtuelle s'engage à offrir un dédommagement. Livraison
gratuite si le retard du coursier est supérieur à 30 minutes ou si plusieurs
articles ne figurent pas dans le colis. Ces compensations permettraient de
rattraper la moitié des "déçus". « Une fois que ce niveau est garanti, nous
mettons en place une offre qui s'adapte au niveau de fidélité du client, qu'il
soit régulier, irrégulier ou opportuniste », explique Alexis Richard. Les trois
premières commandes concentrent les efforts de l'enseigne pour attacher ses
nouveaux clients. Moment crucial dans la relation, la première livraison est
assortie d'un welcome-pack, composé d'une lettre de remerciement, de fiches
pratiques d'explication du service, de bons de réductions et de la promesse
d'un cadeau lors des cinquième et dixième commandes, caps importants dans
l'attachement à C-mescourses. Cerise sur le gâteau, les livreurs de la capitale
sont des salariés de l'enseigne, spécialement formés au contact client (réponse
aux questions les plus fréquentes). Le nouveau client est également remercié
par e-mail accompagné d'une newsletter et d'un questionnaire de satisfaction,
dont les données seront historicisées. Pour accélérer la prise de commande, les
inscrits peuvent mémoriser leurs coordonnées et dresser une liste de courses
ré-utilisable à chaque commande, voire retrouver leurs paniers précédents. «
Nous envoyons en moyenne deux lettres par mois aux 38 000 inscrits de notre
base. Celles-ci comportent des informations sur la boutique, le service et des
promotions. Elles peuvent être segmentées, par exemple, sur les jeunes mères ou
les consommateurs d'alcool », poursuit Alexis Richard. La formule plaît puisque
plus de 50 % des destinataires cliquent sur le lien promotion proposé et, selon
les opérations, le taux de commande tourne en moyenne autour de 20 % (jusqu'à
30 % pour les offres de livraison gratuite). Sans comptabiliser les personnes
qui se connectent directement au site sans repasser par le lien d'appel. Plus
les offres sont ciblées, meilleurs sont les taux ; d'où l'idée de réaliser des
lettres en partenariat avec des marques. Associé à la satisfaction liée au
service lui-même, cette mécanique donne ses fruits : un habitué fait ses
emplettes sur le site environ deux fois par mois pour un panier unitaire de
l'ordre de 1 000 francs (contre environ 700 francs pour l'ensemble des clients,
qui achètent tous les 28 jours). « Mais nous n'avons pas vocation à
sponsoriser l'activité en distribuant de nombreux bons de réduction. Notre
cible est très CSP +, avec une surpondération de cadres en général peu
réceptifs au discount. L'axe de fidélisation le plus efficace sera d'étoffer la
gamme de services - livrer des fleurs, pressing... - et de garantir une qualité
sans défaut », ajoute Alexis Richard. Reste à réactiver les réfractaires et
autres inactifs. Les abandonnistes qui n'ont pas commandé depuis six mois en
dépit de relances par e-mail (dont le très apprécié "Que se passe-t-il ?") ont
été contactés dans le cadre d'une étude téléphonique pour connaître les raisons
de leur silence. « Rien de probant n'est ressorti qui nous permettrait de les
fidéliser mis à part des améliorations de l'ergonomie et de la vitesse
d'affichage », analyse Alexis Richard. Toujours le service...