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Bouleversements en vue

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François Rouffiac, directeur de la rédaction

@ Marc Bertrand

François Rouffiac, directeur de la rédaction

Des dizaines de millions d'euros. Pour une fois, il ne s'agit pas de résultats positifs ou de gains, comme ceux auxquels nous ont habitués le commerce électronique et autres moyens de communication et de vente d'aujourd'hui. Non, il s'agit des premières estimations, certes encore assez imprécises, des conséquences financières que pourraient, ou devraient, avoir les récentes mesures législatives qui vont toucher aussi bien les commerçants «classiques» que les VADistes de tout genre et une proportion très significative des «annonceurs». A savoir, d'une part, l'élargissement de l'écocontribution et, d'autre part, la loi «pour le développement de la concurrence au service des consommateurs», dite loi Chatel. Une loi qui devrait avoir des conséquences loin d'être anodines non seulement sur les pratiques commerciales mais aussi sur les pratiques relationnelles. Car, au-delà des désormais fameuses «marges arrière» de la distribution physique - sujet dont se sont déjà emparé enseignes et médias grand public -, ce sont des domaines tels que la prospection commerciale, le droit de rétractation et le remboursement qui en découle, les modalités de livraison, le service client par téléphone et pas uniquement pour les FAI... qui vont être bouleversés. Dans les deux cas, les intentions de fond du législateur peuvent se comprendre et être admises. Mais, ce qui a surpris, et même choqué, les instances professionnelles - qu'elles se nomment Levad, UDA ou FICG -, c'est à la fois la rapidité et l'absence visiblement totale de concertation. Et, là aussi, dans les deux cas. Et, peut-être pire encore, après des préalables au sein desquels elles étaient associées. Mais il est vrai qu'en la matière, les surprises ne sont pas réservées à l'univers du commerce. Le monde de la télévision venant, comme chacun sait, d'en faire également l'expérience, avec des conséquences économiques qui ne s'en tiendront pas au strict univers des médias. Si la volonté de réformer et d'établir des règles plus justes, qu'elles soient en faveur du consommateur ou de l'environnement, ne peut être que saluée, la manière et la précipitation constatées dans les exemples présents ne semblent pas forcément les plus adéquates par rapport aux objectifs. D'autant plus qu'elles peuvent laisser supposer une certaine méconnaissance des secteurs et problématiques concrètes des entreprises. Quoi qu'il en soit, et bien des précédents l'ont montré, la contrainte reste un stimulant de l'innovation et de créativité. Mais il est vrai que le cumul de ces mesures, sans parler celles qui vont ressortir..., ne rend pas la tâche aisée, tant sur le plan stratégique qu'opérationnel.

«Les pratiques tant commerciales que relationnelles risquent d'être bouleversées.»

François Rouffiac

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