Adrexo investira massivement jusqu'en 2009

L'actualité d'Adrexo est riche. Depuis que la filiale du spécialiste de la presse gratuite de petites annonces, Spir Communication, a acquis la seule licence postale nationale, rien ne semble vouloir l'arrêter. Deux projets sont actuellement en phase de déploiement: l'intégration et le développement d'une activité colis («Adrexo Colis») et le recrutement massif de messagers pour le courrier adressé («Adrexo Mail»). Si le second a déjà été largement annoncé, le premier est, quanta lui, un peu plus surprenant. L'activité colis est réellement née chez Adrexo, quand ce dernier a pris une participation majoritaire dans le capital de Distrihome, qui était jusqu'alors le logisticien du groupe Yves Rocher. Cette opération financière lui a permis de proposer rapidement des prestations de livraison de colis et de paquets de lettres agrégées. Une logique de développement que le groupe a décidé de pousser un peu plus loin: «L'idée des relais vient de nos clients», confie Frédéric Pons, directeur général d'Adrexo. Cette offre sera composée de 3 000 points de vente dans toute la France et les premiers tests, prélude à une mise en production, ont déjà été effectués. Toutefois, Adrexo Colis deviendra le quatrième réseau de points relais après Mondial Relay (Les 3 Suisses), Sogep (La Redoute) et Chrono Relais (Chronopost). Même si le spécialiste de l'ISA devrait poursuivre son engagement dans Distrihome, avec une option pour racheter le solde du capital du logisticien, Adrexo Colis n'est pas son principal centre de préoccupation. Son activité «courrier adressé» retient bien plus son attention, car son plan de développement est ambitieux. Déjà présent dans les Hauts-de-Seine et les agglomérations de Lille, Marseille et Lyon, il devrait couvrir 20% des boîtes aux lettres fin 2007,40% à la fin 2008 et 50% au moment de la libéralisation du marché postal. Pour assumer cet objectif, Adrexo recrutait en mars à tour de bras: neuf messagers par jour et un manager toutes les 48 heures. Une vingtaine d'agglomérations seront équipées chacune de six bureaux de distribution, dotés d'une équipe de vingt distributeurs, soit 2 500 personnes environ. «Avec un tel réseau, nous voulons proposer une offre qualitative, flexible et commercialement attractive», explique le dirigeant d'Adrexo. Lobjectif étant de détenir à terme entre 3 et 4% du marché de l'adressé, lequel représente 6 milliards d'euros par an.

Frédéric Pons (Adrexo):

«Ce qui coûtera le plus cher sera l'exploitation de ce réseau.»

16,5 millions d'euros sur l'adressé

Dédié au marché du courrier de gestion et du marketing direct, Adrexo Mail a réalisé un chiffre d'affaires de 16,5 millions d'euros en 2006, en augmentation de 32%, et compte une centaine de clients, tels que Canal Plus, Dell ou encore La Redoute. «Ces derniers nous ont fait livrer leur plus gros catalogue pour tester notre service. Il n'y a pas plus difficile à livrer», commente le directeur général. Si cette activité atteint ses objectifs, elle réaliserait un chiffre d'affaires compris entre 180 et 240 millions d'euros, s'équilibrant ainsi avec l'activité ISA, qui a généré un chiffre d'affaires de 229,2 millions d'euros en 2006.

L'impact de ces deux développements sur la rentabilité du groupe sera important. Les pertes cumulées d'Adrexo sur les exercices 2006 et 2009 devraient s'échelonner entre 65 et 75 millions d'euros et seront couvertes par Spir Communication, dont les fonds propres s'élèvent à 274 millions d'euros. «Ce qui coûtera le plus cher ne sera pas la création, mais l'exploitation de ce réseau de distribution», conclut Frédéric Pons.