"Google + doit trouver son public"
Publié par Claire Morel le
Depuis le lancement "très confidentiel" de Google +, We Are Social s'est penché sur le nouveau bébé. Sa directrice générale, Sandrine Plasseraud, nous livre ses premières impressions.
Vous faites partie des privilégiés qui ont déjà pu tester Google +. Quel est votre verdict ?
Après la débâcle de Google Buzz et Google Wave, tout le monde attendait l’entreprise au tournant. Notre agence a pris le temps de tester ce nouvel outil de A à Z.
En termes d’ergonomie et d’utilisation, le nouveau né de Google me paraît beaucoup plus intéressant que Facebook. Bien que cette riposte au réseau social le plus populaire au monde présente des similitudes, Google + propose toutefois des fonctionnalités différentes. C’est notamment le cas des cercles permettant d’organiser ses contacts en fonction de ses différents groupes sociaux : "amis", "collègues", "famille", etc. L’utilisateur peut les organiser à sa guise, faire figurer une même personne dans deux groupes différents et faire évoluer ses cercles comme il l'entend. Avec Google +, les informations et données restent propriétés des membres, alors que ce fut l'inverse sur Facebook pendant très longtemps. Le réseau social, très critiqué sur ce sujet, a d'ailleurs rectifié le tir le mois dernier. Il s'en distingue également dans la mesure où il propose du contenu pour générer de la conversation. Par exemple, les utilisateurs peuvent sélectionner des thématiques pour effectuer de la veille et récupérer un flux d’informations de la même façon que sur Yahoo. Autre grande nouveauté : les bulles vidéos. Sous forme de chat vidéo, les membres peuvent communiquer en direct sur le site, quel que soit leur nombre. C’est d’ailleurs toute la différence avec Skype qui propose des vidéos conférences entre deux ou trois personnes maximum. A noter que de son côté, Facebook serait sur le point de proposer un service de chat vidéo en partenariat avec Skype.
À l’heure où l’on parle beaucoup du mobile, comment Google compte l’exploiter ?
À ce jour, l’application n’est déployée que sur Android. Une appli iPhone devrait très prochainement voir le jour. Quant aux autres terminaux, ils pourront s’y connecter via une application web. Google + propose notamment un service de messagerie, baptisé "Huddle", pour communiquer avec les membres de ses différents cercles. Il permet aussi de récupérer des photos prises directement d’un mobile en les enregistrant dans le cloud de Google + et de les partager, ou non avec les autres membres. Pour l’instant, l’intérêt majeur de Google + pour les marques réside dans le potentiel de la géolocalisation sur mobile. Dans ce contexte, le rachat de Foursquare par Skype prendrait d'ailleurs tout son sens, car cela permettrait à Google de s'introduire dans le secteur des offres de fidélisation de proximité.
Google annonce qu’il n’est pas encore prêt à se concentrer sur le BtoB et attend bien évidemment que le grand public s’inscrive. Les 750 millions de membres de Facebook vont-ils basculer sur Google + ? Parmi le milliard d’utilisateurs de Google, le public sera-t-il différent des autres réseaux sociaux ? Après sept jours de lancement, nous ne pouvons pas encore prédire l’avenir du nouveau réseau social pour les annonceurs et les professionnels du marketing. Nous pouvons néanmoins présager que les utilisateurs de Google+ soient au départ plus jeunes, plus technophiles que ceux de Facebook. En tous cas, je constate que le buzz autour de Google + prend très bien sur les autres réseaux sociaux ! De nombreux internautes lancent déjà des appels sur Twitter ou Facebook du genre : "Quelqu’un a t-il une invitation à me faire passer ?" L'entreprise américaine a réussi le lancement de son nouvel outil, en le rendant accessible à un certain nombre de privilégiés, via un système d’invitation. De ce point de vue là, c'est déjà une première réussite.