TF1 et M6 renoncent à leur fusion
Publié par Marie-juliette Levin le - mis à jour à
Le projet de fusion entre TF1 et M6 a été abandonné vendredi 16 septembre par le groupe Bouygues.
Fin de l'épisode du projet de fusion entre les deux acteurs de l'audiovisuel visant à créer un « champion de l'audiovisuel » capable de faire face au Gafam. Bouygues, RTL Group, TF1 et le groupe M6 ont annoncé dans un communiqué de presse mettre un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6. Cette décision est intervenue après l'audition des parties par le Collège de l'Autorité de la Concurrence, les 5 et 6 septembre derniers, pour défendre l'intérêt et la nécessité de l'opération. À la suite des débats avec l'Autorité et malgré les remèdes additionnels proposés, il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l'autorisation de l'opération. Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle.
« Notre analyse a conclu que l'opération comportait des risques concurrentiels importants sur le marché publicitaire, sur les marchés de la distribution de la télévision par les revendeurs de bouquets de chaînes et, dans une moindre mesure, de l'acquisition des droits. La pression concurrentielle du numérique ne permettrait pas de surmonter ces risques avérés en cas de fusion. Même d'un point de vue prospectif, cette pression concurrentielle n'était pas suffisante. Je suis résolument en faveur de l'émergence de grands groupes français sur la scène internationale, mais pas aux dépens des entreprises et des consommateurs français », a expliqué Benoît Coeuré, président de l'Autorité de la concurrence aux « Echos », le 18 septembre. Essentiellement financés par la publicité, les deux groupes auraient détenu ensemble environ 75 % du marché publicitaire télé, et c'est sur ce point que le projet à échoué. Seule la cession d'une chaîne majeure (TF1 ou M6) aurait été de nature à permettre l'autorisation de l'opération. Les deux prétendants préfèrent chercher une solution alternative. « Les parties déplorent que l'Autorité de la Concurrence n'ait pas pris en compte l'ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l'audiovisuel français. Elles restent convaincues que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales », conclut le communiqué.