Elodie Bretaudeau-Fonteilles (Reworld MediaConnect) : "Collaborer avec des marques médias sur le social permet d'être plus performant"
Publié par CHRISTINE MONTFORT le | Mis à jour le
Reworld Media a investi le social dans toutes les thématiques de ses marques médias et accueilli en 2023 près de 4 millions de nouveaux abonnés sur ses réseaux sociaux. Elodie Bretaudeau-Fonteilles, directrice générale de la régie Reworld MediaConnect, détaille la stratégie et les ambitions du groupe sur le social.
Reworld Media a franchi en 2023 le cap des 80 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux et celui des 550 millions de vidéos vues par mois. Quels développements ont permis d'y arriver ?
Nous avons fortement investi sur la production. Pour gagner des fans et des vues à moyen et long terme sur des plateformes sociales comme TikTok (+12 % en 2023 à plus de 4,6 millions d'abonnés, ndlr), Instagram (+10 % à 7,2 millions) ou Snapchat, il faut avant tout des contenus intéressants, adaptés à chaque plateforme et des grilles, ce qui n'était pas le cas auparavant sur Facebook. C'est un savoir-faire que nous avons en tant que publisher et sur lequel nous avons pu nous appuyer. Un important travail a été mené sur les grilles éditoriales par marque média pour définir les programmes à déployer et selon quel rythme. Comme nous produisons désormais 60 programmes chaque semaine, les équipes Social Media du groupe ont été considérablement renforcées et sont passées en un an de 8 à 80 collaborateurs qui couvrent toutes les expertises : social media managers, influence managers, vidéastes, motion designers, chargés de production... Nos rédactions sociales ne font que du social. Nous avons toujours pris le parti d'avoir des rédactions séparées pour nos différents supports car on n'écrit pas de la même manière sur le print, le web et le social.
Le modèle économique repose sur quatre piliers : partage de revenus, brand content, content to commerce, amplification de campagnes avec une caution média. Certains sont-ils plus dynamiques et/ou stratégiques ?
Nous sommes en train de construire un modèle où tous les piliers ont vocation à être assez équilibrés. L'objectif consiste à démultiplier les lignes de monétisation sur le social pour aller chercher une partie des 3 milliards d'euros investis dans le social paid. C'est une manne considérable et un fort levier en croissance. Le brand content est déjà très développé avec de nombreuses opérations spéciales. Le content to commerce fonctionne sur une logique de performance et nous y sommes présents avec des formats call to action. La diffusion de campagnes sponsorisées par nos marques médias est un autre axe important. Quand elles travaillent avec un média, les marques ont davantage de cadre et de garanties que lorsqu'elles travaillent avec un influenceur. Parfois, elles peuvent même payer plus cher un influenceur qu'une campagne... Aujourd'hui, les annonceurs regardent plus précisément avec qui ils travaillent. Nous voulons contribuer à structurer ce marché et montrer aux marques tout ce que nous pouvons leur apporter sur le social.
Quelles sont les priorités pour 2024 ?
Pouvoir justement montrer aux annonceurs que collaborer avec des marques médias sur le social permet d'être plus performant! Car nos équipes savent travailler avec les codes de tous les réseaux sociaux. Nous avons beaucoup de marques et d'univers qui ont chacun leur positionnement : Fraîches, qui est le média le plus inclusif, Aufeminin qui cartonne sur TikTok, Grazia que nous venons de relancer et qui a déjà atteint en 6 mois plus de 110 000 abonnés sur ce réseau grâce à des programmes mêlant décryptage de tendances, tapis rouge, couverture d'événements et interviews... Marmiton (plus de 6 millions d'abonnés), qui a refondu sa grille de programmes et a été récemment lancée sur Snapshat. Le site propose plus de divertissement et s'est assurée la collaboration de figures de la "food". Pour que les marques prennent conscience de ce que nous pouvons leur apporter sur le social, nous allons continuer à produire des programmes encore plus ambitieux, notamment des formats plus longs et des documentaires à contenu journalistique comme avec H24, un programme dans lequel les équipes de Doctissimo filment le quotidien des patients et montrent l'impact de la maladie sur leur vie.