La réaction des Français à la perte du triple A
Publié par Catherine Heurtebise le - mis à jour à
Résultats d'une étude Harris Interactive pour LCP : les Français associent cette perte à la crise et à la politique mais sont partagés sur les éventuelles conséquences sur leur vie quotidienne.
À la demande de LCP, Harris Interactive a réalisé une enquête* pour savoir ce que pensaient les Français suite à l'annonce de la perte par la France du triple A auprès de l'agence Standard and Poor's. Quelle part de responsabilité imputent-ils au Président de la République et au gouvernement ? Comment perçoivent-ils la gravité de cette dégradation de la note française et son potentiel impact sur leur vie quotidienne ? À quel candidat font-ils le plus confiance pour rétablir la situation financière et économique du pays ?
Voici les principaux résultats :
• Une petite majorité de Français (52 %) considère que la perte du triple A de la France, annoncée vendredi 13 janvier “n'est pas seulement due à la crise mais également à la politique menée par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, et le gouvernement de François Fillon ces dernières années”.
• Les Français se montrent assez partagés sur la gravité de cette annonce et sur ses éventuelles conséquences dans leur vie quotidienne : en effet, 56 % jugent qu'il s'agit là d'un événement grave et 49 % qu'il pourrait avoir un impact important sur leur quotidien, quand 39 % n'y voient pas un événement grave et 46 % réfutent l'hypothèse de répercussions importantes pour eux. On constate que cette lecture des événements dépend davantage de la sympathie partisane déclarée des interviewés que de leur appartenance sociale (les sympathisants de la majorité présidentielle jugeant l'événement moins grave et porteur de conséquences que les sympathisants de gauche).
• En dépit de la part de responsabilité qui lui est imputée par une majorité de la population dans la perte du triple A, Nicolas Sarkozy apparaît pourtant aujourd'hui comme le candidat le plus à même de surmonter la crise financière et économique s'il était réélu (21 %), particulièrement au sein de sa famille politique (il est en effet désigné par 76 % des sympathisants de droite). Il devance ainsi François Hollande (15 %) qui peine à convaincre sur cet aspect au sein même de son propre camp (45 % auprès des sympathisants de gauche, 58 % auprès des sympathisants socialistes). Notons toutefois qu'aucun candidat ne se dégage véritablement et que 28 % des Français déclarent qu'aucun de ces candidats ne leur paraît en mesure de permettre à la France de surmonter cette crise.
* Enquête réalisée par Internet les 16 et 17 janvier 2012. Échantillon de 1 018 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).