La social TV, eldorado des chaînes historiques
Publié par Damien Grosset le | Mis à jour le
Vidéos à partager, commentaires sur les réseaux sociaux en parallèle d'un programme TV... les chaînes TV se prennent au jeu du social pour réinventer l'expérience télévisuelle du téléspectateur. Et c'est en synchronisant l'écran du téléviseur avec un second écran qu'elles y parviennent le mieux.
Les chaînes de télévision misent à fond sur l'engagement des téléspectateurs pendant la diffusion de leurs programmes. Déjà, via la télévision de rattrapage ("catch-up TV") et la VOD, des services qui cartonnent auprès des téléspectateurs. Mais surtout en proposant des contenus enrichis. Vidéos à partager, commentaires sur les réseaux sociaux en parallèle d'un programme TV... les éditeurs historiques se prennent au jeu du social pour réinventer l'expérience télévisuelle du téléspectateur. Et force est de constater que c'est en synchronisant l'écran du téléviseur avec un mobile ou une tablette qu'elles y parviennent le mieux.
" Le but de la social TV est d'engager le téléspectateur sur le second écran tout en le gardant captif à l'antenne, assure Jérémy Zeitoun, fondateur de l'agence sociale So Buzzee. Il est donc fondamental de lui donner de l'importance en le faisant participer en direct. " Exemple : avec son dispositif "Devant ma TV", M6 propose sur son émission "Top Chef" les secrets de certaines recettes ou encore de découvrir en temps réel les avis des autres téléspectateurs.
Mais à ce petit jeu de la social TV, TF1 fait la différence. Via le service "Connect" accessible depuis l'application mobile MyTF1, la chaîne proposait pour la seconde saison du télé-crochet "The Voice" de jouer le "5e coach" en votant pour les candidats. 200 000 personnes se sont connectées au service, selon les chiffres de TF1. Mieux encore, selon un bilan dressé par NPA Conseil en partenariat avec Mesagraph, "The Voice" a généré près de 4,5 millions de tweets durant cette saison écoulée, entre septembre 2012 et juin 2013.
Les annonceurs ouvrent l'oeil
Ce goût fraîchement prononcé des téléspectateurs-internautes pour la social TV commence à interpeller les annonceurs. Pour faire la promotion de sa peluche interactive "Furby", Hasbro s'est associé au dispositif "5e coach". La marque de machines à soda Sodastream s'est de son côté liée à la fonctionnalité Instant Replay de TF1 qui permet aux téléspectateurs de choisir en live une séquence vidéo de 30 secondes d'un programme de la chaîne et de la partager sur les réseaux sociaux.
Reste que ce genre de démarche commerciale se fait encore rare : " Globalement, nous sommes encore au stade de l'expérimentation, analyse Olivier Abecassis, directeur général adjoint d'e-TF1. Convaincre un annonceur de s'engager autour d'un programme qui a fait 100 000 tweets ne lui dit absolument rien. Il n'y a pour l'instant toujours pas de business model de la social TV. "
En attendant, l'essentiel pour les éditeurs est de ne pas rater le train en marche de la social TV : " Refuser cette évolution, c'est aller droit dans le mur ", assure Laurent Frisch, directeur de France Télévisions Editions Numériques. Déjà, des avancées apparaissent : en mai dernier, Twitter s'est lancé dans la social TV avec "TV ad targeting", un service qui permet de cibler les personnes en train de tweeter à propos d'un programme télévisuel au cours duquel est diffusée une annonce spécifique. L'objectif est bien entendu de séduire les annonceurs.