Pour gérer vos consentements :

Les best practices de Club Med, Kering et TF1 pour le durable

Publié par Sonia Puiatti le - mis à jour à

Pour réduire leur empreinte environnementale ou changer les modes de consommation, TF1, Club Med et Kering ont initié depuis plusieurs années des démarches RSE. Partenaires du Prix Jeunes pour l'Environnement, elles ont fait part de leurs avancées et des difficultés rencontrées.

"Consommation: quel message vous ferait basculer ?" C'est le thème de l'édition 2017 du Prix Jeunes pour l'environnement (co-organisé par l'association EPE et LCI), qui invite les moins de 30 ans à réfléchir à un message qui inciterait les consommateurs à choisir des produits ou services meilleurs pour l'environnement. Club Med et Kering sont partenaires du concours et scrutent avec attention les projets, à l'affût des idées de demain. Pour Catherine Puiseux, coordinatrice RSE du groupe TF1, il est de sa responsabilité de mettre en oeuvre un cercle vertueux, celui des changements de modes de consommation. Lucide, elle admet toutefois que l'évolution de la régie vers plus de place pour les publicités plus éthiques n'interviendra que le jour où les consommateurs lanceront un "signal fort, en expliquant qu'ils n'achètent pas de produits dont ils ne sont pas sûrs de l'origine, par exemple" illustre-elle.

Chez Club Med, on fait participer le client

Pour Club Med, la problématique est toute autre. Pour une marque qui vend du rêve et de la légèreté, "pas facile de sensibiliser le client à l'environnement sans avoir peur de passer pour moralisateur, et avec des sujets techniques" souligne Agnès Weil, directrice du développement durable chez Club Med. Le groupe a lancé sa direction du développement durable en 2005 et sa directrice se félicite d'avoir obtenu des résultats concrets, avec l'aide des clients. Ainsi, les déchets dits "évitables" dans les restaurants ont été réduits à 101 grammes par repas et par personne dans tous les villages, grâce à des assiettes à bord large que les clients remplissent moins. "Il y a une forme de saturation chez nos clients, c'est pourquoi nous avons besoin des jeunes pour trouver de nouvelles idées et bénéficier de leur aisance avec les outils digitaux" admet Agnès Weil.

TF1 veut allier RSE et business

Mais séduire le client n'est pas le seul défi. Agnès Weil rappelle que le premier combat d'une équipe RSE est de convaincre les autres services, notamment marketing. "En jouant sur le besoin de déconnexion et l'"antidote for civilization", nous avons rendu compatibles les vacances de rêve avec le respect de l'environnement" se félicite-t-elle. Pour TF1 en revanche, qui a depuis longtemps intégré la RSE à sa culture d'entreprise, le challenge est plutôt de parvenir à "corréler les démarches RSE au business" comme l'explique Catherine Puiseux. En effet, la RSE au sein du groupe TF1 est aux prises avec une régie qui ne peut pas se contenter de vendre des espaces à des "annonceurs engagés, qui représentent un volume d'affaire trop petit et économiquement non justifiable". Et ce alors que son p-dg, Gilles Pélisson, est très engagé sur le sujet, et que le groupe a déjà fait plusieurs tentatives pour faire sponsoriser ses programmes par des entreprises engagées dans l'environnement, notamment lors de la COP21. C'est la raison pour laquelle TF1-LCI s'intéresse de près au Prix Jeunes: "en invitant les jeunes à s'emparer du sujet, nous pouvons repérer le bon message qui émerge et le faire savoir à nos annonceurs" conclue Catherine Puiseux.

Kering place le durable aux fondements

Chez Kering, le p-dg François-Henri Pinault a aussi fait de l'environnement son mantra. Le groupe s'est doté d'une stratégie à 2025 baptisée "Crafting Tomorrow's Luxury" pour "inspirer les modes de consommation de demain" traduit Géraldine Vallejo, Sustainability Programme Director chez Kering. "Les 20 marques du groupe sont toutes engagées pour mettre leur créativité au service du développement durable". Le principal objectif de Kering est la réduction de 40% de son Compte de Résultat Environnemental. Le CPE (Environmental Profit & Loss Account ou EP&L en anglais) est un outil développé par le groupe pour "rendre visibles, quantifiables et comparables les impacts invisibles de nos activités sur l'environnement, au niveau de l'approvisionnement, de la fabrication et des opérations en général" détaille Géraldine Vallejo. Par exemple, pour préserver ses matières premières, Kering s'est engagé à améliorer leur traçabilité et sécuriser son sourcing sur le long terme.

Le groupe prévoit aussi de recruter des "forces vives" au plus près du Comex avec la création d'un "Young Leaders Advisory Group". "Ces Millennials, au profil international, auront le rôle de conseillers et d'inspirateurs. Nous faisons la démarche de parler à l'émotion et non à la raison" illustre Géraldine Vallejo. Kering s'intéresse aussi à la formation de la nouvelle génération de créateurs, avec des cursus spécialisés en développement durable conçus en partenariat avec des écoles et universités de stylisme, dont la London College of Fashion.

La rédaction vous recommande

  • Leboncoin a "le truc" pour consommer mieux
  • Les consommateurs croient-ils vraiment à l'engagement écologique des marques ?
  • TMK 21 : Quentin Briard redonne l'esprit libre au Club Med
  • [Tribune] Société de consommation : de l'art de l'adaptabilité
  • Pampers profite de la pandémie pour rappeler ses valeurs