Campagne choc pour cauchemar de femme
Publié par Catherine Heurtebise le - mis à jour à
Pour interpeller sur le risque de fermeture du dernier centre d'hébergement d'urgences dédié aux femmes du Samu social de Paris, Publicis a conçu une campagne web dont le film est réalisé par Frédéric Shoendoerffer.
Le 1er juillet dernier, le Centre d’hébergement d’urgence parisien pour les femmes Yves Garel (38 places) a été fermé. Le Samu social de Paris a alors créé un nouveau Centre d’Hébergement d’urgence dédié aux femmes dans l’ancien hôpital Jean Rostand d’Ivry-sur-Seine. Mais ce centre de 52 places doit fermer le 31 mai prochain.
Pour que le seul centre d’hébergement d’urgence du Samu social de Paris dédié aux femmes reste ouvert, Publicis, historiquement impliquée au côté du Samu social de Paris a imaginé une campagne web interactive pour interpeller le grand public sur le sort de ces femmes et l'importance de la pérennisation d’un CHU Femmes.
Le film, disponible sur le site Cauchemardefemme.fr, nous plonge dans la rue, aux côtés d’une jeune femme. Il est tard. On comprend qu'elle s’apprête à passer une nuit de plus dehors. La suite, brutale, haletante, sans complaisance, plonge l'internaute au cœur de l'action, et en fait finalement l'un des "acteurs" du film.
C’est Frédéric Schoendoerffer, célèbre pour avoir mis en scène et réalisé "Scènes de crime" (primé aux Césars), "Truands", "Braquo" et, très récemment, "Switch", qui a réalisé gracieusement ce film.
Cette nouvelle campagne du Samu social de Paris cherche à interpeller le grand public et les institutions sur le rôle individuel que chacun peut jouer pour aider les femmes du Centre d’hébergement d’urgence Rostand et, plus largement, toutes celles qui sont exclues.
Après la fermeture du centre d'Ivry-sur-Seine, il est mis en évidence, plus que jamais, que ces femmes isolées n'auront plus de lieu où se réfugier. Acte politique à l'approche des élections ? Peut-être. Et le Samu social a mille fois raison de tirer la sonnette d’alarme face à cette réalité terrifiante. Quelques jours après la Journée internationale de la femme, le Samu social, qui n’est jamais resté silencieux sur les drames de la rue, a toujours fait le choix de campagnes puissantes, sur l’indifférence vis-à-vis des sans-abri, reprend la parole sur le sort des femmes sans abri et bientôt sans refuge adapté, avec ce que l’on peut appeler une campagne choc, un film qui ne peut pas ne pas laisser de traces ni toucher les pouvoirs publics ou autres candidats à la présidentielle.