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Portrait-robot de l'influenceur en 2024

Publié par MARIE JULIETTE LEVIN le - mis à jour à

Pour la 8ème année consécutive, Reech, société spécialisée dans le marketing d'influence (filiale de Dékuple, ex ADLPerformance) dévoile son étude annuelle. Après avoir interrogé les marques et les Français sur les contours de l'influence, ce sont à nouveau les créateurs de contenu (dernier opus en 2021) qui ont répondu à l'appel pour l'édition 2024. Reech a interrogé près de 1 300 créateurs de contenu en décembre dernier dans le but de dresser un panorama actualisé de l'influence.

Plus sollicités et plus âgés, les créateurs de contenu se professionnalisent et étendent leur influence sur la toile à travers des réseaux bien choisis. Selon Reech, qui dresse le portrait-robot de l'influenceur en 2024*, l'écosystème se régularise. "La loi du 9 juin sur la régulation de l'influence vient appuyer la bonne santé du secteur pour favoriser une influence plus responsable et moins controversée car soumise désormais à la législation. Il y a encore du chemin à faire pour abolir certaines pratiques et mettre sur le devant de la scène l'influence telle qu'elle devrait être considérée mais c'est en très bonne voie", explique Guillaume Doki-Thonon, CEO et cofondateur de Reech.

Qui sont-ils ?

Estimé à 150 000, le nombre de créateurs de contenu en France semble se stabiliser. La part des femmes augmente de 4 points à 78 % cette année contre 74 % en 2021. La moyenne d'âge augmente de 3 ans avec une moyenne à 34 ans. Si en 2021, 27 % des créateurs avaient entre 19 et 25 ans, aujourd'hui ils ne sont plus que 16 % à être dans cette tranche d'âge. A contrario, le pourcentage des créateurs de contenu de plus de 30 ans est aujourd'hui en hausse. Autre fait notable, le secteur se professionnalise. Pour 72 % des répondants, leur activité est leur source principale de revenus. Alors que seuls 11 % déclaraient gagner plus de 10 000 € par an en 2021, ils sont 25 % aujourd'hui. Et inversement, 38 % des créateurs de contenu ne gagnaient pas d'argent via cette activité en 2021. Aujourd'hui, ils sont 12 points de moins. Aujourd'hui près d'un influenceur sur 4 est à temps plein : 24 % contre 15 % en 2021. Seuls 5 % cumulent cette activité avec leurs études, alors qu'ils étaient 20 % en 2021, soit une baisse de -15 points. Le lifestyle est leur sujet de prédilection pour 89 % d'entre eux et 41 % partagent du contenu loisirs tels que le sport, les jeux vidéo ou encore l'humour.

Instagram privilégié, X et Snapchat délaissés

Instagram est le réseau principal des influenceurs, utilisé à 98 %, suivi de Facebook pour 71 % des sondés, et TikTok (utilisé à 58 %). TikTok n'a pas détrôné Instagram mais Snapchat, seuls 6 % d'entre eux déclarent l'utiliser au quotidien. X n'est aujourd'hui une plateforme majeure que pour 5 % des créateurs de contenu interrogés. D'autres réseaux se maintiennent en cette année, à l'image de LinkedIn et YouTube. Le réseau social professionnel reste le réseau principal pour 7 % des créateurs, quant à YouTube, c'est la plateforme privilégiée par 17 % des répondants.

Le placement de produit à l'honneur

Interrogées en 2022, 86 % des marques considéraient le marketing d'influence comme un levier efficace et 92 % d'entre elles l'intégraient dans leur stratégie. En 2024, les liens entre marques et influenceurs se renforcent. Dans cette étude, 83 % des sondés déclarent avoir des partenariats (rémunérés ou gratuits) avec les marques. Soit 2 points de plus qu'en 2021. Grâce à la technologie Reech Influence Cloud, on observe aujourd'hui que 2,85 % des posts publiés par les créateurs de contenu sont réalisés dans le cadre d'un partenariat avec les marques, contre 2,1 % en 2022, une augmentation notable de +33 %. Si plus de 8 créateurs sur 10 ont réalisé au moins un type de partenariats cette année, c'est le placement de produit qui reste le partenariat privilégié à 76 %, suivi du brand content qui explose avec 61 % en 2023 contre 39 % en 2019 (+22 %).

La loi du 9 juin 2023 bien intégrée

Pas moins de 75 % des producteurs de contenu déclarent avoir pris connaissance de la loi du 9 juin 2023 visant à encadrer l'activité dans le but de lutter contre diverses dérives qui entachent le métier. Cependant, 58 % déclarent un manque d'information sur le sujet et souhaitent des clarifications pour appliquer sereinement la loi. L'impact de la loi est perçu de façon positive par les répondants, même s'ils regrettent un manque d'engagement concret de la part des marques. Sans surprise, bannir les arnaques et assurer la transparence des partenariats arrivent en haut de la liste des priorités pour ces acteurs. Pour 83 % des influenceurs, il faut avant tout se prémunir contre les arnaques. La transparence des partenariats arrive en seconde position, à 67 %.

Cette huitième édition rend compte de personnalités toujours aussi engagées. 30 % des interrogés déclarent avoir déjà effectué un partenariat d'intérêt public, non rémunéré pour la majorité. Le respect et la protection de l'environnement et l'égalité hommes/femmes à 46 % chacune, sont les causes prioritaires des engagements des créateurs. Suivi de la lutte contre le cyberharcèlement pour 39 % d'entre eux, alors qu'un créateur de moins de 30 ans sur 3 déclare en avoir été victime. À peine plus de la moitié déclare être confiant dans la pérennité de leur activité. "Une situation tout à fait compréhensible au regard des bouleversements connus par le secteur ces dernières années, et de la précarité de la plupart des acteurs", conclut Guillaume Doki-Thonon.

*Méthodologie Étude 2024 : Du 22 novembre au 11 décembre 2023, 1268 créateurs de contenus ont répondu à un questionnaire de 40 questions afin de dresser le panorama de l'influence. La création, l'analyse des résultats et la mise en forme de cette étude ont été réalisées avec l'accompagnement de Pierre Simonnin, expert externe des enquêtes en ligne. Pour la première fois, l'étude intègre des données issues de Reech Influence Cloud, plateforme de gestion des campagnes de marketing d'influence.

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