L'identité, un sujet sensible sur Internet
Publié par Catherine Heurtebise le
Les résultats d'une étude GroupM Interaction & EPMA sur les internautes face au respect de la vie privée sur Internet.
En mars dernier, Que Choisir adressait une plainte à la Cnil contre huit sociétés, en mettant en cause leur gestion des données personnelles, au regard de la loi de 1978, dite Informatique et Libertés. En avril, les autorités de protection des données personnelles de 10 pays ont interpellé Google sur le lancement de son service Buzz.
Afin de mieux comprendre l'attitude des internautes face à ce sujet délicat qu'est le respect de la vie privée, GroupM Interaction, le département digital de GroupM,en association avec l’European Performance Marketing Association (EPMA), a interrogé les Français sur leur perception du respect de la vie privée sur le Web, leur connaissance et leur maîtrise des outils de protection à leur disposition (*). L’étude de GroupM Interaction révèle un sentiment général de sécurité. Ainsi 86% des interrogés se sentent en sécurité sur Internet. Pour les 14% restants, le sentiment d’insécurité résulte des risques liés aux arnaques et tromperies (78%) ainsi qu'à la surveillance et au non respect de la vie privée (67%). Les pratiques de suivi (tracking) sont mentionnées par 1 internaute sur 2, qui les juge inquiétantes (49%) voire insupportables (16%). 90 % se sentent impuissants face au pistage. Le cookie est une notion connue pour les ¾ des internautes, mais seulement 1 internaute sur 2 sait réellement de quoi il s’agit. A l'origine de cette méconnaissance, un amalgame entre cookie et intrusions diverses telles que les virus, spams, récupération de données personnelles... La pratique d’effacement ou de refus des cookies est relativement répandue, puisqu’elle concerne près de 4 internautes sur 10.
L’inquiétude porte particulièrement sur les données nominatives (50% des internautes) et sur la possibilité de les associer à des données de navigation (29%). En revanche, la seule récolte des données de navigation est un sujet beaucoup moins sensible que les deux précédents (17% des internautes s'en inquiètent). 63% des internautes déclarent ne jamais autoriser la revente de leurs données personnelles à des tiers. 97% des utilisateurs, inquiets de Facebook, déclarent être vigilant sur les données diffusées. La responsabilité de la protection est relativement diluée. Les internautes sont majoritairement pour une auto régulation : soit de la part des internautes eux-mêmes (27%), soit de la part des sites en proposant des options de confidentialité (35%).
La côte d’amour de la publicité sur Internet n’est ni plus ni moins élevée que sur l’ensemble des médias, car il y a une réticence naturelle face aux pratiques publicitaires. La présence des marques est majoritairement acceptée (65% des internautes), mais commence à déranger les internautes, à partir du moment où leur consommation du média s’intensifie. Cette présence est par ailleurs mieux acceptée par les jeunes internautes (75% pour les 16-24 ans), contrairement aux plus de 50 ans, qui éprouvent un sentiment d’intrusion et de méfiance envers la publicité sur Internet. 72% des internautes perçoivent l’existence des pratiques de re-targetting. Ces dernières génèrent chez eux « le sentiment désagréable d’être surveillé ». Les jeunes gens perçoivent de manière plus positive ce genre de pratiques, 14% des 16-24 ans qui perçoivent le re-targeting sont contents de voir de la publicité pertinente (contre 9% pour la moyenne des internautes).
(*) Etude administrée sur l’Acces Panel en ligne MPanel en mai 2010 sur 609 individus de 16 à 65 ans.