"57% des français songent à ne plus faire leurs courses dans les grandes surfaces "
Publié par AMELLE NEBIA le | Mis à jour le
Les "fins de mois" arrivent tôt. Pour plus de 4 foyers sur dix, c'est avant ou à partir le 15 du mois. Comment continuer alors à consommer ? A avoir confiance ? Dans quelle enseigne ? La désillusion est bien installée. "Crise du shopping ou shopping de crise ?"
Crise du shopping ou shopping de crise ? Le deux affirmations sont vraies ... "66% des Français estiment que le commerce ne les écoute plus ou ne défend plus leurs intérêts ... 50% des personnes interrogées pensent que les distributeurs ne les aident pas à s'en sortir face à la crise". C'est ce que révèle l'Observatoire " ShopperMind® " du Groupe Altavia (1).
57% envisagent même d'arrêter de faire leurs courses dans les grandes surfaces car ces enseignes "physiques" les négligent et ne les défendent pas assez face à la crise. "C'est un éclairage violent sur la désillusion" disent de concert Nathan Stern et Jean-Marc Megnin, respectivement président et directeur général de l'Observatoire Shopper Mind, "si le soupçon a toujours existé envers les commerçants, ce sentiment s'est radicalisé avec la crise. Aujourd'hui on compare les prix, on s'informe et l'e-commerce s'en sort bien car la relation client y est plus satisfaisante que dans le commerce physique." Le désamour est très prégnant.
C'est ce que vient de confirmer le dernier baromètre Ifop/Posternark en révélant que "la grande distribution marque le pas. Pour la première fois depuis 2002 et le passage à l'euro, aucune de ses enseignes ne se place dans le trio de tête. Il y a moins d'un an, Leclerc était encore l'entreprise préférée des Français et Intermarché se classait 3ème. Seul carrefour progresse de quatre places sur la même période " précise Claude Posternark.
Quelles stratégies vont mettre en place les enseignes ? Est-ce l'affaire du (seul) marketing ?
Les principaux enseignements de l'étude (Extraits)
57% des Français interrogés se disent prêts à acheter exclusivement ou principalement en ligne et à ne plus fréquenter leur hypermarché et supermarché si une offre équivalente en prix et en qualité leur est proposée sur Internet. Un comportement encouragé par la crise économique, et aussi par le développement des acteurs de courses en ligne, qui offrent une nouvelle expérience du commerce.
89% des sondés jugent le "made in France" comme prioritaire et important en période de crise. Plus précisément, 65% estiment que leurs enseignes habituelles devraient proposer plus de produits made in France et 88% plébiscitent les produits régionaux. Ce souhait des Français résiste même au surcoût qu'impliquent de tels produits. En effet, ils sont 51% à déclarer accepter un écart de prix de 5 à 10% si leur magasin leur garantit la " provenance régionale " des produits achetés. Quant aux produits bio et écologiques (produits verts), ils sont, en majorité, jugés importants mais pas prioritaires dans un contexte de crise. Les Français sont donc soucieux de revenir à un " commerce durable " et un " commerce social ", devenant ainsi des consom'acteurs à part entière.
73% des foyers français se disent directement touchés par la conjoncture. En effet, pour 24% d'entre eux, même une réduction de leur budget alimentaire a été nécessaire. La conséquence directe de ces bouleversements est la dé-consommation et la dé-fréquentation des magasins, avec un changement de comportement d'achat de plus en plus important entre le début et la fin de mois.
(1) L'observatoire ShopperMind (groupe ALtavia) est la cellule de réflexion et d'analyses stratégiques dédiée aux comportements du consommateur et à l'évolution du commerce dirigée par Jean-Marc Megnin (expert en distribution et shopper Marketing et auteur du blog le furet du retail) et Nathan Stern (sociologue spécialiste du lien et du partage)
(2) Méthodologie : Les terrains ont été réalisés par le cabinet d'études spécialisé retail Ginger marketing. Du 02 au 15 février pour les 3 forums de 20 consommateurs en ligne sélectionnés selon la méthode des quotas mais également en fonction de leur exposition face à la crise : directement touché, concerné, pas concerné. Du 15 au 25 mars 2013 interviews auprès d'un échantillon de 1000 personnes représentatives de la population française métropolitaine âgées de 18 ans et plus. Méthode des quotas.