[Étude] Les gens de com' sont des 18-34 ans comme les autres
Publié par CHRISTINE MONTFORT le | Mis à jour le
Pour tordre le cou à l'ethnocentrisme des professionnels de la communication, une étude du SNPTV met en perspective leurs comportements avec ceux des "gens normaux".
Les gens de communication ne vivent pas comme tout le monde et ont parfois une vision biaisée de l'évolution de la société. L'étude "Gens de com' / Gens normaux", réalisée par l'Ifop pour le SNPTV, met en perspective les décalages dans leurs rythmes et styles de vie, leurs interactions sociales, leur consommation et leurs usages médias. "Par leur manière d'adopter les nouveautés, d'utiliser les réseaux sociaux ou d'être connectés à des gens qui leur ressemblent, ils se rapprochent souvent des jeunes. Les gens de com' sont des 18-34 ans comme les autres !", indique Raphaël Berger, directeur du département Média et Numérique de l'Ifop.
Portrait en chiffres des gens de com' :
-79% habitent en région parisienne (contre 19% des " gens normaux ")
-55% se réveillent après 7h (contre 43% des Français et 42% des cadres supérieurs)
-32% dînent après 21h en semaine (contre 6% des Français et 13% des Franciliens)
-57% sortent au moins un soir par semaine (contre 29% des " gens normaux ")
-51% passent des soirées dans le cadre professionnel (contre 7%)
-4% de ceux qui sont partis en vacances sont restés chez eux (contre 25%)
-19% font leurs courses alimentaires sur internet (contre 6%)
-77% sont abonnés à une offre de TV élargie (contre 57%)
-81% ont une tablette (contre 48%)
-33% sont présents et actifs sur au moins 4 réseaux sociaux (contre 8%)
-77% utilisent un réseau social professionnel (contre 10%)
-43% pratiquent le multitasking devant la TV tous les jours ou presque (contre 20%)
-27% considèrent que la mode du selfie est déjà dépassée (contre 12%)
Une campagne BtoB print et digitale réalisée par l'agence Australie accompagne la sortie de l'étude. Elle met en scène Agathe Bousquet, pdg d'Havas Paris, Bruno Poyet, pdt de Climat Media Agency, et Gilles Quetel, directeur de la publicité et des événements de Toyota France.
Virginie Mary, déléguée générale du SNPTV :
"Il y a chez les gens de communication un effet loupe dramatique"
Pourquoi avoir lancé cette étude ?
Dans notre milieu professionnel, nous entendons souvent des constats radicaux sur la consommation télé. Il est évident que la technologie bouscule les habitudes et que les comportements des téléspectateurs sont en train d'évoluer, mais il y a chez les gens de communication un effet loupe dramatique. Leur réalité n'est pas toute la réalité, ni la réalité de tout le monde. La télévision reste un mass média et il y a encore une majorité de Français qui ont un comportement complètement traditionnel. Nous avons voulu le rappeler de manière un peu décalée, sans passer pour un dinosaure en lutte pour la survie de son espèce.
Quel usage vont en faire les régies ?
À travers le livre qui reprend les résultats de l'étude et la campagne BtoB print et digital que nous lançons, elles vont pouvoir s'imprégner de ce discours. Il est important de ne pas perdre de vue que, quand on communique, on s'adresse au consommateur "ici et maintenant", à la personne qui ira acheter au supermarché les produits qu'elle a vus à la télévision. Les gens de communication doivent continuer à rester curieux et à s'accaparer les nouveaux modes de communication, mais il faut qu'ils avancent au même rythme que la consommation du plus grand nombre pour ne pas déstabiliser la cible ou tomber à côté.