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PrivaCircle: un Internet sûr et équitable sur abonnement

Publié par Mégane Gensous le | Mis à jour le

A l'instar d'Edward Snowden, la start-up PrivaCircle milite pour la protection de la vie privée en ligne tout en instaurant un système de rémunération plus juste pour les éditeurs. Marketing vous présente en exclusivité ce plugin qui entend changer la donne sur le web.

En juin 2013, Edward Snowden, alors prestataire informatique pour le NSA, révèle par le biais de médias américains un vaste système d'espionnage mondial opéré par l'organisme de la Défense des États-Unis. Ce qui est considéré comme "l'un des plus grands scandales de l'histoire du numérique et des libertés" est le sujet du biopic sobrement intitulé "Snowden" et réalisé par Oliver Stone, qui sort ce 1er novembre 2016 au cinéma. Ce même jour, les internautes du monde entier pourront installer sur leur navigateur web le plugin PrivaShield. C'est aussi la raison d'être du plugin PrivaShield, disponible dès aujourd'hui également et qui pourra être installé sur la plupart des navigateurs web d'ici à la fin de l'année. Derrière PrivaCircle, la start-up suisse (pays réputé pour sa législation très stricte au sujet de la protection des données) qui édite le module, se cache l'entrepreneur français Jean-Christophe Ramos. " Se cacher ", le terme n'est anodin puisqu'une requête Google à son nom ne vous mènera à quasiment aucun résultat. C'est que le fondateur milite pour une véritable vie privée en ligne, qui serait mise à mal par "la collusion entre les médias digitaux et les agences de renseignement révélée par Snowden". En ligne de mire, le modèle économique qui règne sur le web, et sur les sites média en particulier : la publicité. Explications sur ce bouclier de la vie numérique qui se positionne également comme une alternative financière plus équitable pour les éditeurs en ligne.

Changer le paradigme de la presse en ligne

9€99, c'est le prix de la tranquillité et de l'équité selon PrivaCircle. Moyennant cet abonnement mensuel, les internautes peuvent dès à présent rejoindre le réseau construit par la start-up et installer le plugin PrivaShield, garantissant la protection des données personnelles tout en promettant une meilleure rémunération des éditeurs en ligne. Un cercle vertueux pour ces derniers, rémunérés à hauteur de 20% sur chaque nouveau membre auxquels s'ajoutent 2€ par nouvelle tête, tandis que 40% des recettes sont répartis entre les éditeurs en fonction du temps passé. Côté utilisateurs, le module agit comme un adblocker classique en empêchant la collecte des données personnelles des internautes durant leur navigation. Une "réponse technique simple" à cette double problématique élaborée par la start-up genevoise et basée sur une plateforme technologique big data rachetée il y a 6 mois par la société de Jean-Christophe Ramos.

Convaincu de la qualité de son outil, ce dernier vise les 10 millions de membres payants et 10000 éditeurs d'ici à 2020. Malgré une absence de communication, PrivaCircle assure avoir déjà noué ses premiers partenariats avec des médias indépendants ou de taille moyenne, sans pour autant fermer la porte aux grands acteurs de la presse en ligne. "PrivaCircle est un système ouvert", précise Jean-Christophe Ramos, qui s'inscrit dans une "ère à la Napster": la gratuité détériorant la qualité, les internautes seraient aujourd'hui prêts à payer pour accéder à l'information, tout comme ils ont accepté les solutions type Spotify ou Apple pour consommer de la musique. Selon la jeune pousse, 10 à 20% des utilisateurs d'adblockers ne seraient pas contre l'idée de rémunérer les éditeurs pour compenser le manque à gagner.

Garantir la vie privée numérique

Car à l'heure actuelle, et hormis quelques exceptions, comme les abonnements de la Presse Libre ou plus récemment Slate+, les éditeurs monétisent essentiellement leurs contenus grâce à la publicité. Un modèle qui montre les limites de sa viabilité face à l'explosion de l'adblocking, qualifié par Jean-Christophe Ramos de "racket organisé des médias", et qui compte déjà 300 millions d'utilisateurs dans le monde. Un chiffre qui devrait atteindre le milliard d'ici 2020.

Pour la moitié des utilisateurs français, l'installation d'un adblocker vise à protéger leur vie privée en ligne. Et c'est bien là le combat mené par PrivaCircle, son "noyau idéologique et technologique". Malgré le fait que 85% des Français affirment s'en préoccuper, Jean-Christophe Ramos est conscient d'en être encore au stade de "la prêche dans le désert" par rapport à une prise de conscience généralisée au sujet de "la réalité technique du vol des données en ligne et sur les risques et que cela fait peser à moyen sur les libertés individuelles voire à plus long terme sur la démocratie". C'est pourquoi la start-up suisse mise en parallèle sur l'éducation, PrivaCircle envisage de "se greffer sur un certain nombre d'initiatives qui ont vocation à amener cette prise de conscience", à l'instar du travail réalisé par la Quadrature du Net en France. Une prise de conscience inéluctable pour l'entrepreneur, qui conclut : "nous sommes au tout début d'une nouvelle ère de l'Internet, qu'on l'appelle 3.0 ou 4.0, qui ne sera en fait qu'un retour aux sources : un outil au service de ses utilisateurs".

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