Presse professionnelle : quelle image auprès des Français ?
Publié par Mégane Gensous le | Mis à jour le
Depuis deux ans, la presse professionnelle peaufine son image auprès des lecteurs français selon les conclusions de l'étude menée par l'Ifop pour la FNPS
Si 95% des français lisent régulièrement la presse papier selon l'étude One 2016 de l'ACPM, qu'en est-il de la presse professionnelle ? Début 2015, ce secteur d'activité représentait environ 1600 titres (papier et web confondus), soit 20% de l'ensemble de la presse française selon les chiffres de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée. L'organisme syndical révèle la troisième vague de son baromètre* de l'image de la presse professionnelle auprès des lecteurs français réalisé par l'Ifop. Si la presse professionnelle tend à se faire une place de plus en plus indispensable dans le quotidien des actifs, elle n'en est pas encore à son niveau d'avant la crise, crise provoquée par le virage du digital que la presse professionnelle a eu du mal à emprunter.
81% des actifs sont attachés à la presse professionnelle
Lorsqu'on leur demande quels sont pour eux les meilleurs moyens de s'informer sur leur secteur d'activité ou leur profession, les personnes interrogées par l'Ifop citent à la deuxième position la presse professionnelle, coude à coude avec les sites web spécialisés (55% contre 57%). Un chiffre en hausse par rapport aux données constatées en 2014 avec 43% des réponses mais en-deçà des résultats 2011. Et la demande est bien réelle : 78% aimeraient pouvoir disposer de plus d'informations sur leur activité professionnelle, alors qu'ils n'étaient que 74% en 2014 mais 82% en 2011. Avec 63% des mentions, la presse professionnelle était alors la première source d'information, juste devant les sites web spécialisés (62%). Parmi les qualités qui lui sont attribuées arrivent en bonne position le suivi de l'actualité (92%, en hausse de 8 points par rapport à 2014), la qualité de l'information produite (92%) ainsi que la crédibilité et la fiabilité, un item qui progresse de 7 points pour atteindre 91% des citations.
Au-delà de l'adéquation avec les besoins des actifs (qui totalise 85% des réponses), l'Ifop met en lumière une forme de relation privilégiée entretenue par la presse professionnelle. 92% des sondés en ont ainsi une bonne opinion, contre 88% il y a deux ans et 94% lors de la première édition. A noter, le pourcentage de réponses "très mauvaise opinion" est réduite à zéro, alors qu'elle atteignait 4% en 2014. 81% se déclarent même attachés aux titres qu'ils ont pour habitude de lire, même si la part de personnes s'y déclarant très attachées perd 7 points pour s'établir à 19%. Parmi le panel, 30% révèlent conserver systématiquement tous les titres de presse professionnelle lus. Le nombre d'individus indiquant pouvoir se passer de cette source d'information est ainsi en net recul de 11 points pour représenter 39% des sondés (jusqu'à 63% chez les 18-24 ans), bien que ce chiffre reste plus élevé que celui relevé en 2011 (35%).
La complémentarité des titres papier et des sites web
L'étude de l'Ifop et la FNPS ne peut que constater la progression de la consultation des supports digitaux dans la recherche d'informations liées à l'activité professionnelle. Alors qu'ils étaient 84% en 2011 et 2014 à naviguer sur les sites web spécialisés, ils sont aujourd'hui 88%, exception faite du secteur des arts et spectacles (34% des lecteurs consultent rarement voire jamais un site web sur cette thématique). C'est donc la première source d'information des professionnels qui sont 57% à citer ce support (contre 49% en 2014). Le premier avantage invoqué par les lecteurs-internautes étant la richesse d'information (94%).
Pour autant, cet accroissement n'entame pas l'image de la presse professionnelle papier : l'item "obsolète face à l'information accessible sur Internet" recule de 12 points en comparaison avec les résultats de 2014 (35% contre 47%). 92% des sondés affirment ainsi que les deux supports sont complémentaires, un chiffre proche des 93% relevés en 2011 et supérieur aux 90% de la dernière édition.