Pour gérer vos consentements :

Born Social 2024 : Quelles plateformes sont les plus utilisées par les moins de 13 ans ?

Publié par Matis Demazeau le - mis à jour à

L'agence Heaven dévoile les résultats de son étude annuelle, menée en partenariat avec l'association Génération Numérique, révélant les grandes tendances d'utilisation des réseaux sociaux chez les plus jeunes (âgés de moins de 13 ans).

15 ans. C'est l'âge minimal nécessaire pour pouvoir s'inscrire, de manière autonome, sur un réseau social en France selon la loi promulguée le 7 juillet 2023 visant à instaurer une majorité numérique et à lutter contre la haine en ligne. Pourtant, trois enfants sur quatre âgés de 11 à 12 ans indiquent utiliser déjà régulièrement au moins un réseau social, sans compter YouTube (soit 4 % de plus par rapport à 2023).

C'est ce que révèle l'étude Born Social 2024 menée par l'agence Heaven et l'association Génération Numérique, dont l'ambition est de "dresser le portrait d'une génération née avec les médias sociaux (Ndlr : YouTube, Facebook ou encore Instagram existaient déjà en 2011) et comprendre leur appréhension de la communication et du marketing digital, leurs attentes et leurs préoccupations".

WhatsApp en tête du classement

Alors que 90 % des enfants de 12 ans disposent de leur propre smartphone - qu'il s'agisse d'un Android (70,4 %), d'un iPhone (17,3 %) ou autres (11 %) - et qu'ils y passent, en moyenne pour une journée d'école, 1 heure et 51 minutes (soit 2 minutes de plus par rapport à 2023), quelles applications et plateformes sont privilégiées par les plus jeunes ?

Le développement significatif de WhatsApp, qui, selon l'étude, "s'impose comme la messagerie cross-générationnelle et qui propose désormais des options classiques de l'expression social media (stories/statuts, channels...) dont s'emparent les plus jeunes", est l'une des tendances les plus marquantes identifiées en 2024. En retirant YouTube de la catégorie des plateformes sociales, WhatsApp représente ainsi le réseau social le plus utilisé par les enfants âgés entre 11 et 12 ans (50 %, soit 7 % de plus en seulement un an).

L'émergence de Snapchat+, la version payante de la plateforme

Juste derrière, figure Snapchat, régulièrement utilisée par 36,5 % des enfants (+1,5 %). Si l'usage principal de cette plateforme reste, à l'instar de WhatsApp, celui de la messagerie, "Snapchat réussit également à accompagner les changements d'usages très rapides des moins de 13 ans, des filtres amusants aux stories partagés à tous", comme l'indique Heaven dans son rapport.

Ainsi, alors que 32 % des répondants indiquent utiliser les filtres Snapchat, 14 % maintiennent des flammes sur l'application (en envoyant, chaque jour, un message à leurs amis). Et sont même prêts à payer pour cela : la fonctionnalité Snapchat+, proposée au prix mensuel de 3,99 euros et qui permet notamment la restauration des flammes, a émergé en 2024 : "Maintenant, les jeunes aiment bien avoir le truc amélioré de l'application", explique Hafsa, l'une des jeunes filles interrogées dans le cadre de cette enquête.

La perception du réseau TikTok n'a pas vraiment évolué cette année. Utilisée par 24 % des enfants de 11 à 12 ans (même niveau que l'année dernière), la plateforme chinoise représente une source d'inspiration pour des activités en famille ou entre copains mais suscite un problème d'addiction "dont ils ont tous conscience mais qui révèle l'attractivité des formats courts et verticaux auprès de cette cible". Une nouveauté est toutefois identifiée cette année : 3 % des jeunes répondants indiquent avoir fait un don à un influenceur pendant un live.

X et Facebook toujours autant boudés par les plus jeunes

Instagram, qui stagne également cette année avec un peu plus d'un enfant sur dix surfant régulièrement sur la plateforme, est perçu comme un "réseau de grands", réservé aux adolescents un peu plus âgés. La plateforme Facebook, quant à elle, bénéficie d'une très bonne notoriété auprès des jeunes mais pâtit également d'un certain désintérêt général : selon eux, ce réseau est trop "ancien", majoritairement utilisé par leurs aînés. En 2024, seulement 1,5 % des enfants de la tranche d'âge déjà évoquée utilisent régulièrement cette application.

X (ex-Twitter), ne parvient pas non plus à attirer les plus jeunes. Alors que le passage au nom "X" n'a pas amélioré la perception plutôt négative de ce réseau, il est toujours perçu comme un espace regroupant des communautés plus agressives. Il est utilisé par à peine 0,5 % des répondants.

Trop de publicité sur les réseaux ?

Autre enseignement : de plus en plus de jeunes utilisateurs suivent des marques sur les plateformes sociales. Même s'ils sont encore 77 % à ne pas le faire en 2024, ils étaient 83 % en 2023. D'après l'étude, les jeunes filles sont toujours les plus précoces en termes de connexion aux annonceurs, étant 28 % à déclarer suivre au moins une marque sur les réseaux (contre seulement 18 % chez les garçons). Nike et Adidas font alors partie des marques les plus suivies.

Parallèlement, 60 % des enfants estiment qu'il y a trop de publicité sur les réseaux sociaux. Cette perception de pression publicitaire excessive augmente chaque année depuis 4 ans (+ 6 % depuis 2023 et + 12 % depuis 2022). "Cela s'explique notamment par le fait qu'il y a tout simplement de plus en plus de publicité sur ces plateformes", précise Emmanuel Berne, directeur du pôle consulting chez Heaven.


Méthodologie :

Mesure : Questionnaire en ligne avec le panel IDM Families / Xerfi (200 enfants répondants, terrain début septembre 2024)

Écoute : Interviews vidéo de jeunes utilisateurs

Documentation : Illustration par des données et contenus publics. Partenariat avec l'association Génération Numérique.