Palais des thés parie sur le vrac
Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
En mars dernier à Paris, Palais des thés a ouvert un magasin entièrement consacré au thé à la pesée. L'nseigne ouvrira d'autres boutiques de la sorte dans les prochains mois en vue d'inciter ses clients à faire évoluer leurs habitudes.
Le 28 mars dernier, Palais des thés a ouvert une nouvelle boutique, dans le 20e arrondissement parisien. Mais ce n'est pas un magasin comme les autres points de vente. Ici, à l'Atelier du vrac, les thés et les infusions ne sont disponibles qu'à la pesée. "C'est un lieu, explique François-Xavier Delmas, le fondateur de la marque, qui vise à inciter le plus grand nombre à réduire sa consommation d'emballages... Car, parfois ils sont clairement inutiles."
Depuis la création de sa première boutique en 1987 à Paris, il y a toujours eu, à côté des sachets, du thé en vrac dans les rayons. En ce sens, l'arrivée de la nouvelle boutique n'est "pas révolutionnaire", sourit le chercheur de thé, toujours en quête de pépites odorantes. En revanche, son enseigne n'a jamais eu d'espace entièrement consacré à ce mode de consommation plus durable. Or, c'était selon François-Xavier Delmas nécessaire d'en ouvrir un, afin de pouvoir "promouvoir le vrac plus facilement" auprès des citoyens.
L'école du thé
Palais des thés ne compte pas en rester là et souhaite ouvrir trois autres boutiques de la sorte dans les prochains mois. "On ne sait pas encore où ce sera, mais en tout cas, indique le même, on sélectionnera sans aucun doute une commune dans laquelle nous avons déjà une boutique."
À Paris, dans le magasin de 30 m², Palais des thés emploie trois personnes expertes, prêtes à renseigner les visiteurs au sujet de la boisson. "L'idée c'est de faire un peu de pédagogie, d'expliquer comment on peut déguster du thé ou des infusions autrement, combien de temps on infuse les feuilles, quels récipients on peut utiliser..." Ce sont, assure François-Xavier Delmas, des personnes qui sont forcément passées par l'école du thé, créée par le fondateur de l'enseigne. Au départ, elle avait pour but de proposer des formations express au grand public, aujourd'hui elle sert également à sensibiliser les employés des points de vente, mais aussi des professionnels à l'instar de chefs ou de revendeurs de thés, qui veulent acquérir certaines connaissances au sujet de ce produit phare. "L'essentiel est de partager, à l'Atelier du vrac (mais au final dans les autres boutiques aussi) ce que nous avons appris et découvert", glisse celui qui anime, dans cette veine, un blog sur ses voyages, ses rencontres de producteurs.
Changement d'habitudes
"Au final, dans nos boutiques, ajoute-t-il en souriant, c'est un peu comme chez le caviste, on raconte sa vie, on bavarde, il y a des échanges." Depuis le temps qu'il s'en occupe, François-Xavier Delmas a pu observer comment les habitudes de consommation avaient évolué. Le vrac, c'est tendance, alors ? "On le remarque, le week-end, beaucoup ont du temps libre et infusent le thé en feuilles, via un filtre, par exemple... Idem, durant la semaine lors des jours de télétravail", explique-t-il.
Pour autant, ce n'est pas encore systématiquement le cas au bureau ou dans les transports collectifs, par exemple, puisqu'"il est un peu compliqué typiquement de demander de l'eau chaude dans un train", glisse-t-il, avant de poursuivre : "Un certain nombre d'individus viennent par ailleurs dans la boutique afin d'offrir du thé ou de l'infusion mais optent pour des mousselines, car elles ne savent pas si les personnes sont équipées correctement pour déguster leur thé en vrac..."
Mais rien n'est figé. Comme il l'a remarqué, de nombreux visiteurs, depuis l'ouverture en mars dernier de l'Atelier du vrac, cherchaient du thé en mousseline. Or, parmi eux, d'après ses observations, "huit sur dix environ" sont au final repartis avec du thé en vrac à la place.