Jean-Luc Chetrit, brand builder depuis 1989
Publié par Floriane Salgues le - mis à jour à
Nommé directeur général de l'Union des annonceurs, en juin 2017, Jean-Luc Chetrit a déjà tracé sa feuille de route pour impulser un nouveau positionnement à l'organisation centenaire.
La centenaire Union des annonceurs (UDA) déménage. Au propre, comme au figuré. Installés dans le cossu XVIe arrondissement de Paris, les locaux de l'organisation ont migré, en octobre 2017, boulevard Pereire (XVIIe arrondissement), "dans un espace plus ouvert, transparent et accueillant pour recevoir adhérents et start-up", annonce Jean-Luc Chetrit, ex-président de l'Udecam et nouveau directeur général de l'UDA. Le professionnel en est convaincu : "Ce déménagement est le reflet du nouveau projet de l'UDA."
Car le "brand builder" - comme il se définit -, passé par les prestigieux Procter & Gamble et Nestlé, et la présidence de l'agence Carat, compte bien apporter sa pierre à l'édifice de l'association de défense des intérêts des annonceurs. "Faire grandir les marques et les aider à trouver leur place dans la transformation numérique a toujours été le fil rouge de ma carrière, explique-t-il. Au sein de l'organisation, je souhaite encourager la liberté de communiquer des annonceurs, de façon responsable, tout en les aidant à créer de la valeur."
Sa vision ? S'assurer que l'ensemble des acteurs peuvent bénéficier d'un environnement légal "plus ouvert et ajusté à leur temps". Le directeur général se dit, ainsi, favorable à la pratique du programmatique en télévision, encore interdite en France, pour peu que la diffusion de la publicité soit monitorée et le contexte éditorial maîtrisé par l'annonceur. Sans oublier, bien sûr, le sacro-saint consommateur auprès duquel la pression publicitaire doit être maîtrisée.
S'enrichir mutuellement de données
Transparence et ouverture. Les deux mots émaillent le discours de Jean-Luc Chetrit... Sur le sujet des datas pour lequel le directeur général de l'UDA, inspiré par les démarches des éditeurs (Gravity ou Skyline), signale la naissance de groupes de travail, au sein de l'association, afin d'"aider les marques à s'enrichir mutuellement de leurs données". Ou, sur le rééquilibrage du marché publicitaire face aux géants Google et Facebook, sujet pour lequel il plaide "pour une saine concurrence et un marché transparent et harmonieux". "Il ne peut plus exister deux poids deux mesures entre des acteurs "traditionnels", extrêmement régulés, et des acteurs du numérique, sans contraintes, défend-il. Nous allons, par exemple, demander que Facebook se fasse auditer par le CESP pour vérifier la qualité de la méthodologie utilisée par le média social dans ses mesures d'audience des campagnes." Les enjeux sont donc de taille pour les annonceurs. Mais, Jean-Luc Chetrit le certifie, les marques pourront compter sur sa passion pour la mise en oeuvre du changement. L'homme qui a toujours nagé à contre-courant - il est passé de la direction commerciale au marketing ; puis du développement des marques à la défense des agences - n'a d'ailleurs qu'un seul motto : "Make it happen".
Suivez-le @JLChetrit
Mini-bio
1988 Est diplômé de l'Ecole de Management de Lyon
1989 Intègre le département commercial de Procter & Gamble (P&G)
1994 Exerce diverses responsabilités dans le marketing et le développement de grands comptes de Nestlé, en France et en Asie
2005 Rejoint Gillette, racheté par P&G. Puis, de 2006 à 2012, est directeur marketing communication de P&G et membre du comité de direction
2012 Est nommé président de Carat France
2013 Intègre la vice-présidence de l'Udecam, puis la présidence en 2015
À lire aussi :
- "La publicité et les médias doivent pouvoir s'autoréguler"
- "En publicité digitale, la qualité prime sur la quantité"