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"Les consommateurs attendent de l'engagement": Elodie Denaeyer (Castor & Pollux)

Publié par Eloise Cohen le - mis à jour à

L'occasion de se réinventer, d'imaginer de nouvelles postures, plus solidaires et plus engagées. C'est ce qu'attendront, encore plus à l'issu de cette crise sanitaire que jamais, les consommateurs selon Elodie Denaeyer, directrice générale adjointe de l'agence Castor & Pollux.

  • Quelles sont vos principales préoccupations professionnelles ?
  • Nous cherchons à nous adapter au mieux à cette situation singulière.
    Au quotidien, notre priorité est d'assurer le maintien du lien avec nos équipes. Certains jeunes salariés vivent isolés dans des logements de 25 m2 quand d'autres sont confrontés à la gestion de la scolarité des enfants et se retrouvent parfois débordés.
    Lucille, notre DRH, a mis en place des entretiens individuels, afin d'échanger et d'écouter nos collaborateurs et nous essayons de soulager au mieux les jeunes parents en allégeant leurs missions.

    Mais nous sommes bien sûr inquiets quant à l'avenir du marché et donc celui de l'agence. Le monde est en train de vivre un profond bouleversement, anticiper l'évolution du secteur de la communication se révèle particulièrement compliqué. Nous devons gérer au jour le jour tout en gardant à l'esprit qu'en période de récession, les budgets communication sont souvent lourdement impactés. Cette grande incertitude face à une crise qui ne connaît pas de précédent est la principale difficulté à laquelle nous sommes actuellement confrontée.

  • Comment organisez-vous vos journées pendant le confinement ?
  • Chaque matin, nous organisons une réunion de crise avec l'ensemble de la direction. Nous étudions le taux d'occupation des différents postes. Nous abordons ensuite les informations clés sur les comptes clients, les appels d'offres en cours et la santé financière de l'agence.

    Nous tentons de mettre en place des indicateurs pour évaluer le manque à gagner de l'agence, les risques et solutions pour y palier. Afin de participer à l'effort collectif, nous avons par ailleurs choisi de ne pas recourir au chômage partiel pendant un mois. Notre situation financière nous l'autorise. Nous souhaitons permettre à l'État de se concentrer dans un premier temps sur les entreprises les plus durement touchées par la crise. Nous développons des initiatives pour accompagner, conseiller au mieux nos clients durant cette période. Nous réalisons 2 veilles sociales media par semaine, sur les secteurs affinitaires de nos clients. Nous proposons, de manière proactive, des dossiers de tendance pour d'autres.

    "Nous avons par ailleurs choisi de ne pas recourir au chômage partiel pendant un mois"

    Nous avons lancé un journal du confinement, une newsletter hebdomadaire délivrant des astuces pour vaincre l'ennui du confinement. Cette newsletter est portée par Nina, conceptrice-rédactrice arrivée à l'agence juste avant cette période. Elle profite de ce support pour interviewer et donc "rencontrer" virtuellement, un à un, les membres de l'agence !

    Enfin, nous avons donné la liberté aux équipes de prendre la main sur les réseaux sociaux de l'agence et de proposer des contenus différenciants de nos communications habituelles.

    Mis à part cette nouvelle organisation, mes journées s'articulent comme une période de télétravail hors confinement : visio avec les clients et les équipes, échanges sur les productions ou appel d'offre en cours, préparation des rendus, contractualisation, chiffrage et gestion des urgences...

    Finalement mes journées sont aussi denses qu'auparavant ! Enfin, pour conserver le lien et essayer de garder le sourire durant cette période si particulière, nos équipes organisent des sessions jeux vidéos, de société, poker, sport ou apéro en ligne !

  • Comment les marques devraient-elles réagir ?
  • Elles doivent imaginer de nouveaux champs de communication. Cette période leur offre l'opportunité de se réinventer, de repenser leur manière de communiquer. Elles devront avoir un discours adapté aux changements du monde. Plus de transparence, de responsabilité. Les tendances actuelles vont vers le respect de l'environnement, le retour au local, l'égalité au travail. Ces valeurs connaîtront probablement un coup d'accélérateur suite à cette crise. Les consommateurs attendent des marques qu'elles s'engagent, qu'elles soient plus solidaires.

    Comme Airbnb qui lance la plateforme Appart Solidaire, permettant à chaque propriétaire de mettre à disposition son logement pour le personnel soignant, les travailleurs sociaux et les bénévoles mobilisés dans un centre d'hébergement. Ou le groupe LVMH qui décide de fabriquer du gel hydro-alcoolique. Ou encore les grandes surfaces qui décident de prioriser les productions locales durant cette période de confinement. C'est le moment de revoir leur modèle économique, de retravailler leur process de fabrication, de vente et de passer de l'intention à l'action.
    Le discours devra être retravaillé et le digital est l'endroit idoine pour porter ce nouveau message. De belles opportunités pour les agences de communication ! Et une raison de rester optimiste en ces temps de confinement...

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