La néo-frivolité selon Nana
Publié par Catherine Heurtebise le - mis à jour à
30 ans de féminité et d'audace : pour son anniversaire, Nana a demandé à Opinion Way de réaliser une enquête sur la néo-frivolité, décryptée par le sociologue Ronan Chastellier.
1982 : le groupe suédois SCA Mölnlycke révolutionne le marché de l'hygiène féminine. Nana voit en effet le jour dans un univers alors très médicalisé et même tabou. Depuis le début, Nana incarne une nouvelle génération de femmes qui assument de front une vies personnelle et professionnelle.
D’emblée, Nana (avec l'agence DDB) tient un discours sans détour, sans tabou, libre et complice des femmes. Le packaging de la marque est volontairement coloré, rompant avec les codes discrets du secteur.
La première innovation est une serviette pliée en trois dans une pochette, ornée de petits nœuds ultra-colorés. Au fil du temps, Nana est devenue la marque complice, reflet de 30 ans de “révolution féminine” : lancement de Nana Clip, les serviettes avec des oreilles (1991), de Nana Goodnight (1993), premier protège-slip, de la première serviette string (2000), de la collection éphémère Boîtes à Nana (2009). En 2010, Nana donne la parole aux hommes en pub et lance le protège-slip lingerie...
Pour ses 30 ans, la marque (n°2 des serviettes derrière Allways, de Procter & Gamble) crée sur Facebook une application permettant de réaliser son album virtuel, le NanaBook. Et pour poser son regard sur une nouvelle génération de femmes qu’elle incarne : les néo-frivoles, Nana a fait réaliser par Opinion Way une enquête sur cette génération (*).
Ronan Chastellier, sociologue, auteur du livre “Tendançologie”, en décrypte les résultats. 71 % des femmes se considèrent plus frivoles aujourd'hui qu'hier. « Il y a 30 ans, commente Ronan Chastellier, la frivolité correspondait à la primauté de la seule apparence (dite beauté fatale), à la recherche éperdue de la conformité à la mode, autrement dit “à l’enlisement et à la futilisation, c’est-à-dire la disparition définitive dans les apparences”, comme l’écrivait Vladimir Jankélévitch dans “Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien”. Aujourd’hui, on sait bien que le “Presque-rien est absolument tout”, et que les femmes, dans leur attention privilégiée aux petites et aux grandes choses, dans ce goût du détail, du minuscule, de la mode ou du superflu, sont investies d’une capacité quasi métaphysique. Cette idée est passionnante et reflète une vraie maturité dans la sensibilité féminine, qui s’autoproclame en 2012 “légère-frivole”. »
Pour 41 % des interviewées, la néo-frivolité, c'est l'intelligence et la fantaisie, et pour 29 % le sérieux et l'humour. Côté hommes, ils aiment : 82 % trouvent cette néo-frivolité attirante.
(*) Étude réalisée auprès d’un échantillon de 1 006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de statut d’activité, après stratification par région de résidence. Mode d’interrogation : l’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview). Dates de terrain : les interviews ont été réalisées du 22 au 23 mars 2012.