« VAD ecommerce : un salon 100 % professionnel »
Publié par Dominique Fèvre le | Mis à jour le
Éric Platiau, président du salon VAD e-commerce depuis cinq ans, entend conserver le caractère exclusivement professionnel de cet événement. 12 000 visiteurs sont attendus.
Éric Platiau. Comme l’an passé, le salon va occuper 15 000 m². Côté exposants, il va accueillir près de 300 professionnels de l’univers de la vente à distance et de l’e-commerce. Nous espérons recevoir 12 000 visiteurs, uniquement des professionnels.
Vous tenez beaucoup à cette dimension professionnelle…
Oui, et c’est l’une des deux raisons qui expliquent la stabilité de notre manifestation en termes de surface, d’exposants et de visiteurs. Le format de notre salon est à mi-chemin entre le symposium et le salon grand public. Mais nous tenons à garder notre vocation 100 % professionnelle. C’est pourquoi le grand public n’y a pas accès, nous ouvrons juste l’événement aux étudiants pendant une demi-journée. En effet, les visiteurs comme les exposants y participent d’abord pour nouer des contacts, démarrer des partenariats, signer des contrats… bref, pour faire du business. Nous ne voulons pas accueillir plus de 15 000 visiteurs. Une fréquentation trop élevée risquerait de nuire à la qualité de la manifestation. L’essentiel, pour nous, est de recevoir l’intégralité des entreprises représentatives du secteur. À chaque édition, le salon doit tout de même s’améliorer pour couvrir tous les besoins des professionnels.
La crise ne doit pas vous faciliter la tâche…
Non, en effet. C’est d’ailleurs la seconde raison de la stabilité du nombre de visiteurs et d’exposants. Je pense que la crise se répercutera notamment sur le nombre de visiteurs étrangers. Dans ces périodes d’incertitudes économiques, les entreprises ont tendance à faire des coupes claires dans leur budget de déplacement et nous allons peut-être en subir les effets.
Le salon garde-t-il tout de même sa vocation internationale ?
Il a une vocation résolument européenne. Les enjeux du commerce connecté international apparaîtront également au travers du "Rendez-vous des web analytics", mais aussi au travers du congrès international ISMD et de nombreux événements et conférences avec des intervenants venant de Belgique, des Pays-Bas, d’Espagne, de Grande-Bretagne, de Suède, du Canada, de Chine, etc.
L’an dernier, les visiteurs étrangers étaient-ils au rendez-vous ?
En 2011, nous avons accueilli 13 % d’exposants étrangers. Pour des raisons de proximité géographique, les Britanniques, les Belges, les Allemands et les Néerlandais figuraient au premier rang. L’an dernier, les étrangers représentaient 8 % des visiteurs et cette année, pour des raisons purement économiques, nous ne devrions pas en recevoir beaucoup plus. Mais qu’il s’agisse des exposants ou des visiteurs, nous nous heurtons au faible développement de l’e-commerce cross border. En fait, les pays européens disposent de leur propre salon, organisé sur leur territoire. Nous aurons un commerce connecté européen lorsque tous les États de l’Union appliqueront les mêmes règles : nous n’en sommes pas là.
Comment définiriez-vous cette 16e édition ?
Elle confirme une ambition : incarner le rendez-vous du commerce connecté. Elle est le reflet d’un commerce qui efface de plus en plus les frontières entre les magasins physiques et virtuels et de marques qui proposent, de plus en plus, le passage d’un canal à l’autre, sans couture. Le multicanal demeure l’un des deux axes forts de cette 16e édition. L’autre thème majeur, c’est bien sûr l’innovation, sujet auquel nous allons cette année encore accorder une large place.
Est-ce à dire que vous consacrerez à nouveau un espace spécifique à l’innovation ?
Oui. Cette année, cet espace occupera près de 400 m2 et sera composé de trois “pôles” : le Connected Innovation Village, l’espace Lab et New Shopping Experience 3.0. Le premier sera construit autour de quatre thématiques appliquées aux usages du commerce connecté : smart shopping solutions, social shopping, digital shopping et innovation labs. Le deuxième réunira plusieurs laboratoires de recherche, qui exposeront leurs innovations en matière de commerce connecté. Le troisième présentera des innovations qui permettront demain aux clients de faire leur shopping depuis chez eux, en magasin… où qu’ils soient et quand ils le souhaitent. Nous allons mettre l’innovation à l’honneur en organisant deux concours : Digital Commerce Stars pour récompenser les meilleurs sites d’e-commerce et applications mobiles, et Star’App Trophy, qui mettra à l’honneur le porteur d’une idée d’application mobile en lien avec le commerce.
Quelle place accorderez-vous cette année aux conférences et aux formations ?
Une place importante, car nos visiteurs ont soif d’apprendre. Pour répondre à leur attente, nous organisons 130 ateliers et conférences. Le public apprécie. Pour preuve : l’an dernier, 5 500 des 11 000 visiteurs ont assisté à au moins un atelier. Les conférences durent entre une heure et 1 h 30, tandis que les ateliers sont, en règle générale, organisés sur une demi-journée. Cette année, nous avons beaucoup travaillé pour faciliter l’orientation des visiteurs, étrangers notamment, vers les sessions qui les intéressent le plus afin d’optimiser leur temps de visite.
Quelles sont vos pistes de réflexion pour les années à venir ?
Je souhaite que notre événement prenne une dimension encore plus internationale. Cela me semble indispensable pour au moins deux raisons. D’abord, je crois à l’avènement d’un commerce européen ; si ce n’est pas le cas, il manquera quelque chose à l’Europe. Ensuite, parce que les Français doivent comprendre qu’il n’est pas indispensable de posséder des points de vente physiques pour vendre à l’international.