L'image verte des entreprises se dégrade
Publié par Béatrice HERAUD le
En pleine crise économique et alors que les consommateurs prennent conscience des problèmes écologiques, l'image des entreprises ne cesse de se dégrader, selon le 5e palmarès ConsoGlobe.
ConsoGlobe publie son 5e Baromètre Éthique et Environnement qui reflète l’image des plus grandes entreprises auprès des internautes au niveau de leur engagement éthique et environnemental. Depuis son lancement il y a un an et demi, plus de 31 000 votants y ont pris part et ont pu s’exprimer en notant 72 marques représentatives de tous les grands secteurs industriels : automobile, finance, grande distribution, électronique, textile, alimentation…
Pour cette dernière édition, on voit que la crise économique et la prise de conscience écologique des consommateurs sont passées par là : l’image de ces entreprises ne cesse de se dégrader. La hausse des moyennes générales observée durant la première moitié de l’année 2008 ne se confirme pas sur ces six derniers mois, bien au contraire : les notes sont en chute libre, avec une moyenne générale à 1,4 (sur 4) observée entre le 1er juin 2008 et le 1er janvier 2009. D'ailleurs, seules quatre entreprises ont une note supérieure à la moyenne, contre 12 pour le 4e baromètre !
Tous les secteurs sont sanctionnés : de la grande distribution – secteur le mieux noté – aux constructeurs automobiles, qui restent les plus mal vus avec le secteur pétrolier. Premier de ce baromètre depuis plus d’un an, Nature et Découvertes ne connaît pas de "crise" en termes de notoriété éthique et environnementale avec une note inchangée (2,7) contrairement à ses poursuivants qui ne peuvent que constater les "dégâts". En effet, nous retrouvons en deuxième position la société Google qui confirme sa bonne image auprès des internautes, bien que sa note soit en légère baisse (2,2 contre 2,5 lors du précédent baromètre). Sur la troisième marche de ce podium – et c’est une surprise – le groupe Ikea semble bénéficier de ses divers partenariats avec des institutions ou ONG (Unicef, WWF etc.) ou encore de ses derniers engagements écolo relayés dans les médias tels que l’investissement de 50 millions d’euros prévu pour enrichir son catalogue de produits verts (panneaux solaires…). Mais le géant suédois profite aussi de la dégradation de l’image des autres entreprises. Le groupe de cosmétiques Yves Rocher perd près d’un demi-point et se retrouve à la porte du Top 5, malgré le lancement de sa gamme de produits certifiés bio. E.Leclerc quitte également le Top 5 (8e) et perd trois places. Les consommateurs commenceraient-ils à douter de l’engagement réel du distributeur qui ne cesse de communiquer sur ses actions environnementales, voire un peu trop...? Tetra Pak réintègre, lui, le Top 5 (4e), alors que la marque d’eau Evian s’y maintient, notamment grâce à ses Ecoles de protection de l’eau visiblement appréciées.
Dans le bas du tableau, le secteur pétrolier est toujours pointé du doigt. Sur les cinq dernières places, trois sont solidement occupées par des groupes pétroliers : BP (68e, + 4 places), Total (71e) et Exxon Mobil, bon dernier (72e, - 4 places) voit ainsi son refus de diversification dans les énergies renouvelables sanctionné par les votants. Quant à Total, le redressement des votes observé lors du précédent baromètre n’est plus qu’un lointain souvenir, malgré des engagements environnementaux plus marqués...
La crise économique touche aussi fortement les constructeurs automobiles tant sur les plans financier et social qu’au niveau de leur image éthique. En effet, tous enregistrent des chutes inquiétantes au niveau des votes, avec une note moyenne en baisse d’un demi-point depuis juin 2008. Le constructeur le "mieux" noté reste PSA-Peugeot qui chute cependant de dix places, se retrouvant à la 32e place. Le constat est le même pour ses concurrents.