Renault amorce un virage dans la presse avec le groupe Perdriel
Publié par Mégane Gensous le - mis à jour à
Le constructeur automobile entre à hauteur de 40% au capital du groupe de presse éditant notamment Challenges, avec pour ambition de mettre ces contenus à disposition des conducteurs Renault à l'aube de la de la voiture autonome.
Claude Perdriel prépare sa succession. L'industriel de 91 ans a annoncé céder 40% de ses parts dans le groupe Pedriel à Renault pour un montant de 5 millions d'euros. L'entreprise de presse édite le newsmagazine Challenges, le mensuel de vulgarisation scientifique Sciences et Avenir, ainsi que les titres l'Histoire, Historia, la Recherche rachetés à Sophia Publications en 2016, et s'était séparée en 2014 de l'Obs, Rue89 et TéléObs repris par le groupe Le Monde. Après des discussions avec LVMH (selon Presse News) et La Tribune (d'après L'Expansion), le groupe Perdriel a finalement accepté la proposition faite en septembre dernier par un annonceur, une première, Renault.
Le constructeur automobile devient ainsi actionnaire minoritaire au sein d'une entreprise en difficulté, dans un contexte de marché d'une presse papier en recherche de nouveaux revenus : Challenges, titre phare du groupe, lui a fait perdre 3,6 millions d'euros en 2016, après un résultat net de -2,216 millions d'euros en 2015 et -2,266 millions d'euros en 2014, bien qu'un retour à l'équilibre soit attendu pour 2018. Claude Perdriel demeure président-directeur général du groupe de presse et conserve 60% de ses parts, une majorité destinée à rassurer sur l'indépendance des rédactions face à l'entrée d'un annonceur à son capital. Un annonceur qui est lui-même possédé, à hauteur de 15%, par l'Etat français. De son côté, Renault a motivé cette décision par la volonté d'offrir aux automobilistes français l'accès à des contenus éditoriaux lors de leurs 2 heures de trajets quotidiennes. En clair : se préparer à l'avènement de la voiture autonome qui va "libérer du temps utile" aux conducteurs. La société présidée par Carlos Ghosn indique dans un communiqué de presse que cet investissement a vocation à " financer les développements du groupe Challenges, notamment dans le numérique et dans l'activité événementielle en forte croissance".