Vers la fin de la marque Perrier après les révélations sur ses eaux minérales ?
Publié par Matis Demazeau le - mis à jour à
Dans un rapport confidentiel révélé par Le Monde et Radio France en début de semaine, l'Autorité régionale de la santé (ARS) d'Occitanie a invité le groupe Nestlé à arrêter la production de l'eau minérale de sa marque Perrier après avoir identifié des contaminations dans la source exploitée par le groupe.
La célèbre marque Perrier, créée en 1903, est-elle en train de vivre... ses derniers jours ? C'est ce que suggère l'Autorité régionale de la santé (ARS) d'Occitanie, dans un rapport confidentiel rédigé en août dernier et révélé par Le Monde et Radio France lundi 16 décembre.
Dans ce dernier, l'autorité suggère "un arrêt de la production d'eau minérale naturelle sur le site de Vergèze", invitant ainsi le groupe Nestlé Waters qui détient Perrier, à "s'interroger stratégiquement" sur une autre pratique pour capter son eau, "dans des conditions qui apporteraient des garanties de sécurité sanitaires, qui s'avéreront indispensables", comme le rapportent les deux médias.
Des résultats "inhabituels pour une eau minérale naturelle", et une "instabilité des eaux" à l'origine de contaminations bactériennes ponctuelles pouvant provoquer des maladies chez l'Homme ont ainsi été identifiés par l'ARS. Cette révélation intervient seulement quelques mois après que le groupe a été accusé de purifier illégalement de l'eau contaminée pour poursuivre sa commercialisation.
Et d'après l'autorité occitane, le système de microfiltration déployé à Vergèze par le groupe pour la production de l'eau Perrier n'est toujours "pas réglementaire", présentant un effet désinfectant "avéré". "On ne va pas mourir demain (en buvant) cette eau Perrier, mais on ne peut pas permettre que ces bouteilles frauduleuses restent sur le marché", affirme Ingrid Kragl, directrice de l'information de Foodwatch, sur les antennes de franceinfo.
La préfecture du Gard devra trancher en 2025
De son côté, le groupe Nestlé se défend, sans commenter le rapport de l'ARS : "Nous opérons le site de Vergèze conformément au cadre fixé par les autorités et sous leur contrôle. Nous pensons que vous faites référence à un rapport administratif préliminaire, développé suite à une visite des services de l'ARS et de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) sur notre site. Lors d'un contradictoire, Nestlé Waters a par la suite apporté ses commentaires et précisions. Nous ne pouvons pas faire de commentaires, dès lors que nous n'avons pas connaissance du rapport final", indique-t-il auprès de Radio France et Le Monde.
Pourtant, l'avenir de Perrier est bel et bien menacé. Selon les informations des deux médias, la préfecture du Gard devra trancher, lors du "premier semestre 2025", sur le renouvellement ou non de l'autorisation d'exploitation de la source de la marque pour produire son eau minérale. Avant de prendre sa décision, la préfecture attend de recevoir un "avis d'hydrogéologues agréés en matière d'hygiène publique", comme elle le précise auprès des cellules d'investigation du Monde et de Radio France.