" Attention à ne pas utiliser le Covid-19 comme outil marketing": Leila Domas (Dare.Win)
Publié par Eloise Cohen le - mis à jour à
Avant de communiquer, mieux vaut écouter... Et surtout agir. Car dans cette période de crise sanitaire, les actes valent plus que les paroles. C'est le conseil de Leila Domas, Business Clients Director au sein de l'agence Dare.Win.
Chez Dare.Win, nous avons mis en place le télétravail pour tous les collaborateurs la veille de l'annonce du Président de la République. La santé de nos collaborateurs est primordiale et nous voulons nous adapter au mieux aux évolutions de cette crise. Afin de maintenir le lien entre tous, nous utilisons quotidiennement les outils de vidéoconférence pour nos réunions, ce qui nous permet de nous voir et de communiquer en "réel" malgré le confinement, que ce soit en interne ou avec nos clients.
Grâce à cet outil, nous continuons aussi de partager les dernières news, de réunir toute l'agence de façon hebdomadaire, de faire des masterclass, et de célébrer également les anniversaires ! Il était important pour nous de partager avec l'ensemble de l'agence les meilleures pratiques du télétravail: comment bien optimiser son espace, comment respecter les horaires et déconnecter en fin de journée, comment gérer la communication inter équipes à distance (management à distance). Un document collaboratif a ainsi été mis en place et est accessible à tous. Notre souhait est de retrouver l'ambiance collective et conviviale de l'agence. Nous souhaitons à tout prix éviter le sentiment d'isolement, nous avons mis en place de nombreuses initiatives en vidéo via Google Hangout. On y trouve notamment une permanence de 9h30 à 19h afin que les équipes puissent se retrouver pour faire un break et papoter, l'apéro blindtest le jeudi soir, des sessions de sport et gaming sont également prévues.
Côté client, notre mission quotidienne est de continuer à les accompagner stratégiquement et créativement afin d'ajuster leurs plans de crise et de sortie de crise.
Enfin, nous nous efforçons de vouloir continuer de divertir, offrir du loisir et du plaisir aux millions de Français confinés chez eux depuis le début de cette crise sanitaire.
Avant même de communiquer, la première des actions semble être l'écoute: savoir ce que les consommateurs, clients pensent de la marque, savoir quels sont leurs besoins en cette période. Ensuite il s'agit de montrer sa disponibilité : la présence en social et digital est primordiale.La disponibilité des marques devrait être le message sur lequel insister.
Certains annonceurs communiquent sur leurs engagements dans cette crise. Ce qu'ils peuvent mettre en place pour servir les consommateurs et la population de manière plus globale : selon le secteur d'activité il y a des actions sociétales et solidaires envisageables pour les marques évidemment, c'est alors sur ce message qu'elles peuvent communiquer, sans être opportunistes.
Dans un même temps, cela vient donner confiance et rassurer consommateurs et collaborateurs internes et cela vaut autant pour LVMH (des marques de luxe ) qui participe activement à son échelle en produisant du gel hydroalcoolique ; Netflix (services de SVOD) qui propose des contenus divertissants à destination des familles qui gardent leurs enfants à la maison et à l'ensemble des confinés.
Pour autant attention, à ne pas utiliser le Covid-19 comme un outil marketing. Parfois un bénéfice apporté par une marque ne nécessite pas une communication opportune mentionnant directement la situation actuelle : les actions parlent plus que les paroles en cette période.
"Les actions parlent plus que les paroles en cette période."
Ainsi parfois il s'agit simplement d'utiliser sa notoriété ou sa force médiatique pour relayer un message d'intérêt général gouvernemental et c'est une bonne chose (cf les joueurs du PSG qui reprennent les mesures de précautions en partenariat avec le SIG).
Dans cette période difficile, les initiatives solidaires des annonceurs (et/ou agences d'ailleurs) sont évidemment fortement appréciées. D'un point de vue personnel je suis sensible à la participation de certaines marque au bien collectif comme la production de gel hydroalcoolique par les labos (LVMH, Chanel, Mustela, etc.) mais aussi par la pierre portée à l'édifice par des plus petites structures : les petits ateliers de coutures français qui se mobilisent pour la création de masque en tissu par exemple. Ou encore la mobilisation et l'organisation qui émane de cette période de confinement : système d'approvisionnement, entraide des personnes, des commerçants, agriculteurs, tout est allé vite mais une organisation rapide s'est mise en place et il y a une belle solidarité. C'est le point positif.