[Tribune] Les chatbots rêvent-ils de ROI à deux chiffres?
Publié par Fabien Remise, Directeur Owned Media chez NetBooster le | Mis à jour le
Chatbot est le mot de l'année 2017 pour les marques. Mais quel est l'usage d'un chatbot? Comment le lancer? Et surtout pour quelle finalité? Éléments de réponse avec Fabien Remise, directeur Owned Media chez NetBooster.
Expérimenter le lancement d'un chatbot sera assurément un must pour beaucoup de CMO/CDO en 2017. Si le ROI ne sera pas forcément au rendez-vous tout de suite, l'important est surtout d'apprendre et ne pas laisser passer cette opportunité.
Pour les marques, nous observons trois usages principaux :
Quels outils pour bien démarrer?
C'est véritablement l'ouverture au public de l'API Facebook Messenger en avril 2016 qui a marqué une forte augmentation du nombre de services et outils disponibles pour les annonceurs désireux de créer un chatbot. On identifiera néanmoins deux grandes catégories :
De manière très schématique, les chatbots basés sur le premier type de solutions ont surtout tendance à savoir poser des questions, enregistrer des réponses fermées (A/B/C), et orienter l'utilisateur dans un arbre conversationnel assez directif. Les chatbots basés sur le second type de solutions savent faire la même chose, mais aussi écouter et apprendre de l'utilisateur.
Quelles erreurs ne pas commettre pour son chatbot ?
L'UX d'un chatbot étant conversationnelle par nature, elle est très différente des autres supports digitaux. Vouloir calquer la navigation de son site web sur un chatbot à travers des menus interminables est l'erreur la plus classique. Pour réussir son bot, et cela n'est pas aussi évident qu'on pourrait le penser, il est souhaitable de respecter les règles qui régissent une bonne conversation entre deux humains :
Le chatbot doit jouer le jeu de l'anthropomorphisme en adoptant une posture et une conversation proches de celles que pourrait avoir un humain, mais sans cacher sa nature robotique et en assumant ses limites.
Reste la question du choix de la plateforme et surtout de la visibilité de votre chatbot. En la matière, Facebook Messenger semble avoir une longueur d'avance en termes d'utilisateurs (au moins en Europe et aux USA), mais cela ne garantit pas que votre chatbot sera utilisé.
Donner une forte visibilité
Après une phase d'apprentissage réussie auprès d'une audience réduite, il sera nécessaire de donner une forte visibilité à votre chatbot sur vos propres supports digitaux (sites web, apps) et, bien entendu, sur les réseaux sociaux. En particulier Facebook qui propose des formats publicitaires dédiés (Link Ads to Messenger).
Facebook souhaite également faire progressivement de Messenger un nouveau canal de " Push relationnels " pour les marques, complémentaire à l'e-mail. A travers la possibilité de réactiver un utilisateur, y compris avec un message promotionnel, dans les 24 heures suivant un message de l'utilisateur adressé à un chatbot Messenger. Et un unique message supplémentaire en dehors de cette fenêtre de 24h.
D'autre part, Facebook teste un modèle d'abonnement (" subscription "), similaire à un optin, permettant à certaines typologies de chatbot d'envoyer des messages aux inscrits après la fenêtre de 24h. Ces messages sont pour l'instant limités aux bots de type News, Productivity, Personal Trackers, et les messages poussés ne peuvent pas être de nature promotionnelle. Facebook souhaite y aller progressivement et surtout ne pas engendrer une machine à Spam.
Encore rares sont les annonceurs qui peuvent se targuer d'avoir rentabilisé leur chatbot, mais si ces derniers sont en mesure de traiter ne serait-ce que 30% des requêtes de service client, il ne sera pas difficile d'y trouver un fort ROI. Provoquant, sans doute, une des premières vagues de destruction/déplacement d'emplois induites par l'intelligence artificielle, mais aussi l'opportunité d'une relation client améliorée, en temps réel, sur un support de prédilection des internautes/mobinautes.
L'auteur
Fabien Remise est directeur Owned Media chez NetBooster.