Après les États-Unis, Facebook déploie son e-mail payant dans 36 pays
Publié par Hugues Serraf le | Mis à jour le
Les réseaux sociaux, c'est formidable ! On peut y bavarder en direct avec Justin Bieber, le pape François ou Jérôme Cahuzac, que l'on ait ou pas quelque chose à leur dire. Mais sur Facebook, il faudra désormais casser sa tirelire pour frayer avec les puissants.
Il est bien loin, le temps où les fabricants de bidules en dur qui s'écoulent dans de vrais magasins avec de vrais vendeurs, ironisaient sur l'incapacité des géants du Web à gagner de l'argent en se contentant de " rendre service " à des " amis ". " Ok, vous avez des centaines de milliards d'abonnés, mais ils ne sont pas près de vous filer de quoi payer les traites de la bagnole ", ricanaient-ils en feuilletant le hors-série spécial start-ups de Wired.
Bon, ils ont fini par faire amende honorable et se rendent bien compte qu'on fait désormais plus souvent fortune en commercialisant de l'adword que des perceuses à percussion -- surtout depuis qu'il faut ouvrir une page Facebook pour les promouvoir, les fameuses perceuses. Mais là où ils vont vraiment être bluffés, c'est en apprenant que le plus puissant des réseaux sociaux va faire payer pour expédier des e-mails. Oui, payer pour envoyer du courrier ! Comme au siècle dernier, lorsqu'il y avait des boîtes aux lettres, des enveloppes et des timbres pour la correspondance privée (on me glisse que ces trucs existent encore, mais je pense que c'est pour me faire marcher).
De fait, le système fonctionnait déjà aux États-Unis mais vient d'être étendu à trente-six pays dont le Royaume-Uni, la France n'étant pas encore concernée. Pour communiquer avec vos amis " directs ", ceux que vous connaissez plus ou moins dans le monde réel, no problemo, ça reste gratuit. Mais si vous avez un message à faire passer à un inconnu hors-réseau immédiat (genre la nouvelle assistante de la compta à laquelle vous feriez bien découvrir Paris), ou une célébrité à insulter parce qu'elle s'installe en Belgique pour échapper à l'effort de redressement national, il faudra raquer.
Le poke reste gratuit (pour le moment)
Combien ? C'est variable. Les crânes d'oeuf de chez Facebook auraient mis au point un algorithme tenu secret et permettant de mettre un prix sur message. Mais grosso modo, plus la personne est connue, plus c'est cher. En clair, signaler vos compétences de guide touristique à la fameuse assistante de la compta ne devrait coûter que moins de un euro (71 pence chez les voisins du dessus), ce qui reste raisonnable, mais faire un petit coucou au rappeur Snoop Dogg est tout de suite plus dispendieux (10 livres, soit pas loin de 12 euros). Contacter Mark Zuckerberg, le boss et inventeur du système est carrément hors de prix (100 dollars), mais on dira que c'est de bonne guerre.
Le poke, pour le moment encore, reste aussi gratuit qu'une tape sur l'épaule en vrai, ce qui va peut-être relancer sa popularité chez les plus de 12 ans. Mais le projet de Facebook de remplacement progressif de tous les services de messagerie concurrents par son propre e-mail va peut-être en prendre un coup. D'ailleurs, j'enverrais bien un mail à Mark pour discuter stratégie mais à ce prix-là, je crois que je vais garder mon point de vue pour moi.