[Chronique] Un marketeur doit-il apprendre à skier ?
Publié par Hervé Kabla, directeur général de Be Angels le | Mis à jour le
Les sports d'hiver demandent d'être agile et de savoir tenir le cap sur un terrain glissant. Autant de qualités nécessaires aux marketers désireux de descendre la pente du digital avec succès.
Cette année, l'hiver a du mal à nous convaincre de sa présence. Réchauffement climatique ou non, la neige n'est pas au rendez-vous. Sauf à se rendre, bien entendu, sur les pistes des massifs montagneux qui font de notre pays une destination appréciée des amateurs de glisse. Et je suis certain que, parmi mes amis marketeurs, nombre d'entre eux se prêteront aux joies du ski, sous toutes ses formes. Tous, vraiment ?
Un sport pour tous
On apprend à skier à tout âge. Celles et ceux qui ont commencé dès leur plus tendre enfance, vers l'âge de quatre ou cinq ans, sont probablement avantagés: comme pour toute technique, physique ou intellectuelle, l'apprentissage à un jeune âge permet d'adopter des réflexes et une aisance qu'il est plus difficile d'acquérir 20 ou 30 année plus tard, quand notre physiologie et notre comportement se sont plus ou moins figés. Ensuite, tout est affaire de régularité. Le ski et les sports de glisse en général peuvent se pratiquer tout au long de notre vie.
Un secteur qui évolue
Le secteur du ski est un univers particulièrement intéressant, pour tout marketeur curieux. Il repose sur trois piliers: un savoir-faire technologique, d'abord. Une imbrication essentielle avec le secteur du tourisme et des transports ensuite. Enfin, une dépendance importante vis-à-vis des médias.
Un skieur soixantenaire qui aurait commencé tôt la pratique de ce sport pourra vous parler de l'évolution du matériel de ski, tant au niveau des skis eux-mêmes que des fixations, des chaussures ou des vêtements. La technologie a permis de réaliser des bonds prodigieux en termes de performance. Des premières planches en bois, on est passés aux skis métalliques (ceux de la marque Rossignol que portaient Jean Vuarnet lui permirent de devenir champion olympique en 1960) puis à la fibre de verre.
En France, le ski se pratique essentiellement en montagne (nous ne sommes pas de grands amateurs de ski nordique). L'infrastructure touristique qui permet d'accueillir des centaines de milliers de skieurs chaque année repose sur un réseau de stations aux noms évocateurs, reliées aux principaux centres urbains du pays par des infrastructures de qualité, incluant autoroutes et TGV.
La digitalisation des sports d'hiver se cantonne à des usages digitaux assez classiques, du selfie au check-in sur les réseaux sociaux, en passant par l'accès à la 4G.
Enfin, on peut vivre une vie honnête sans toucher une paire de skis de sa vie, et une certaine dose de visibilité est nécessaire pour susciter l'envie d'aller se frotter aux pentes enneigées. Cette visibilité est assurée, entre autres, par une présence sportive de haut niveau, qui suscite des vocations et illustre la qualité des pistes nationales.
Une digitalisation peu marquée
La digitalisation touche tous les secteurs, et celui du ski n'est pas moins exposé que les autres. Mais comment cela se traduit-il ? Pour l'heure, de manière assez faible. L'étude présentée par Google et Travelski se cantonne à des usages digitaux assez classiques, du selfie au check-in sur les réseaux sociaux, en passant par l'accès à la 4G. Que pourrait être une véritable digitalisation de l'univers du ski? Verrons-nous un jour des skis connectés? L'accès au remonte-pentes se fera-t-il par le biais de son smartphone équipé de puce NFC? Bref, en quoi le digital peut-il changer la pratique du ski? C'est peut-être une question à poser, avant tout, aux adeptes de ce sport. Et ce pourrait bien être, si les organisateurs le souhaitent, le sujet de la seconde édition des Sommets du digital, après une première édition très réussie à La Clusaz...
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