L'Union des marques explore les territoires du dépassement
Publié par Martine Fuxa le - mis à jour à
Lors de la journée Connexions de l'Union des marques, le 27 mars dernier, se sont succédés sur la scène de l'amphithéâtre du Rive Montparnasse, artiste, sociologue, marques et retailers, tous venus partager leur vision du dépassement. Morceaux choisis.
Après une introduction de Jean-Luc Chetrit, directeur général de l'Union des marques sur le thème du dépassement et des JO, le ton est donné. « Quelle meilleure histoire de dépassement que celle que nous allons vivre tous ensemble dans 121 jours à Paris. Le dépassement d'un pays. Le dépassement d'une ville pour organiser des JO magistraux. C'est le sujet des JO, mais c'est le sujet de tous», explique-t-il en introduction. Une invitation à entrer dans la thématique qui sera déclinée sous différents angles. Pour commencer, c'est l'ambassadrice des pianos Steinway, Min-Jung KYM, pianiste se produisant dans les plus grandes salles du monde, qui raconte comment elle a pu dépasser deux cancers grâce à la musique. Elle joue un morceau de Bach, et le voyage sonore en territoire du dépassement commence. « En tant que pianiste, j'ai toujours été convaincue, des effets positifs de la musique. Mais cela a été encore plus marqué pour moi lorsqu'en 2019, j'ai été diagnostiqué avec un cancer. J'écris comment le pouvoir de transmission de la musique m'a aidé à surmonter ou dépasser cette période difficile de ma vie », témoigne l'artiste. Après ce témoignage poignant, c'est au tour du sociologue, Dominique Wolton, de tenter d'apporter son éclairage de la thématique du dépassement. "Je ne sais pas si le dépassement est un territoire ou un moment. Finalement c'est de l'homme dont il est question dans le dépassement ou dans les techniques. C'est la force des sciences sociales par rapport à la physique, la chimie. En sciences sociales on sait que la société la plus sophistiquée peut devenir la plus barbare. Il n'y a pas de progrès naturel des sciences sociales. Ce mot magnifique de « dépassement », il faut l'utiliser avec modération", souligne -t-il.
La vision du dépassement chez L'Oréal
Le président de l'Oréal France, Hervé Navellou, également président de l'Union des marques répond aux questions de Jean-Luc Chetrit sur la croissance durable de L' Oréal au sein du secteur de la Beauté. "L'Oréal est une entreprise qui aime le dépassement. En tout cas, qui vise à l'excellence et au progrès en permanence. L'entreprise aime aussi l'esprit entrepreneurial, l'initiative, qu'elle soit personnelle ou collective. Il faut réfléchir à la manière d'amener les équipes à faire mieux demain, les accompagner, les développer et les faire grandir", souligne le dirigeant.
Sur le sujet de la croissance durable, Hervé Navellou rappelle la vocation du programme déployé en 2020 par L'Oréal qui vise à horizon 2030 à adresser le sujet du réchauffement, des émissions carbones, de la consommation en eau, des déchets, de manière proactive dans toutes ses dimensions.« Il faut savoir mesurer ce que l'on fait pour ensuite progresser. Nous avons mis en place une méthode qui adresse toute la chaîne de valeur, et mesure notre impact. De l'approvisionnement en matière première, à la production, à la formulation, puis à la production, et au transport... jusqu'à l'usage par le consommateur de produits. Nous sommes capables aujourd'hui de mesurer l'impact carbone et environnemental de nos produits dans toutes ces dimensions », souligne le président de l'Oréal France.
Carrefour engagé pour le durable
A son tour, Carine Kraus, Directrice exécutive de l'engagement du Groupe Carrefour, revient sur la vision du dépassement et de l'engagement de l'enseigne de Grande Distribution."L'offre de produits est le nerf de la guerre. Nous essayons d'avoir des produits plus durables en magasin. Nous avons été un précurseur au sein de Carrefour sur le bio, qui répondait à des attentes de santé des consommateurs, mais aussi à des attentes de préservation de l'environnement". Et de constater qu'actuellement les consommateurs cherchent des produits certifiés durables au sens large, issus de l'agroécologie, "des produits qui respectent la pêche durable, la forêt durable".
L'enseigne a pris pour engagement d'avoir 10% de son chiffre d'affaires (90 milliards de CA donc près de 9 milliards) réalisés sur des produits certifiés durables. Au-delà de ce travail de fond sur l'offre produit, le groupe Carrefour travaille également à rendre ses magasins plus économes en énergie. Dernier axe de transformation, celui de la lutte contre le gaspillage alimentaire. «Le gaspillage alimentaire conduit à énormément d'émissions de CO2, certaines études pointent que le gaspillage est même le troisième pollueur mondial. Nous essayons de promouvoir des pratiques plus durables de consommation. Notamment le vrac et la consigne, auxquels nous croyons beaucoup », souligne Carine Kraus, Directrice exécutive de l'engagement du Groupe Carrefour.
L'enseigne a demandé à ses 100 principaux fournisseurs, des multinationales, d'avoir une trajectoire carbone à 1,5 degrés, validée par le SBI (Organe subsidiaire de mise en oeuvre) d'ici à 2026, sous peine de déréférencement. A noter, il y a un an, 27% des principaux fournisseurs de Carrefour étaient dans cette trajectoire carbone, contre 44% aujourd'hui. L' objectif de 100%, d'ici à 2026, semble donc ambitieux mais réaliste...