Marketeur, un métier en mutation
Publié par Thierry Derouet le - mis à jour à
Etude emarketing.fr / Demos : la maîtrise du marketing digital, au centre des demandes de formation
Vous êtes presque 70 %, vous, marketeurs, à penser que vous n'êtes pas suffisamment armés pour aborder sereinement les challenges qui vous attendent dans les mois à venir. Ce chiffre, issu d'une étude exclusive(1) menée avec notre partenaire Demos auprès des lecteurs d'emarketing.fr, traduit un réel besoin : celui de se former. Un besoin justifié, selon Pierre Cannet, le p-dg de Blue Search Conseil, par " l'adaptation qui s'opère sur les métiers du marketing. " Et de préciser : " Il y a de gros changements entre un chef de marque et celui à qui l'on confie une mission pour gérer le marketing on line d'une marque. Ce ne sont pas les mêmes expertises. Il y a une vraie mutation des profils. Derrière la fonction d'un poste marketing, il y a des compétences demandées qui sont extrêmement pointues. " Et ces nouvelles compétences se dessinent mois après mois. La première d'entre elles porte sur l'enjeu lié aux réseaux sociaux. Si les répondants utilisent, pour plus des deux tiers d'entre eux, Facebook et consorts aussi bien pour un usage professionnel que personnel, ils reconnaissent à plus de 56 % que leur organisation a encore à apprendre sur le sujet.
Savoir évaluer l'impact de ses différentes actions
Un chiffre à mettre en relation avec celui paru le mois dernier dans nos colonnes, où le cabinet de conseil britannique Useful Social Media indiquait que " seul un tiers des directeurs marketing interrogés indique être en mesure d'évaluer l'impact de ses actions sur les médias sociaux(2) ". Si les répondants sont à l'aise avec les volets traditionnels du marketing dit "classique" (plan marketing, gestion de projets avec des prestataires comme projets transverses), ils le sont moins dès que les sujets touchent au digital. Et cela concerne aussi bien les enjeux (big data et gestion des données) que leur pratique quotidienne (community management ou encore web responsive). Ajoutez des difficultés concernant la mesure du retour sur investissement des actions marketing et vous aurez compris que nous sommes au coeur d'un débat bien actuel : celui de la transformation digitale. D'où ce besoin de formations approfondies avec la cavalerie lourde (présentiel, blended learning, un apprentissage via plusieurs canaux) qui dépasse le seul survol de sujets sans accompagnement (e-learning). Et Pierre Cannet de rappeler qu'à l'occasion de nouveaux recrutements, désormais, " le contenu de poste comme le profil s'adressent à ceux qui ont déjà pris le virage Internet. "
Les stages de deux jours ne suffisent pas
Car, à l'écouter, si les formations peuvent aider à rattraper le temps perdu, " honnêtement, ce n'est pas un stage de deux jours qui va suffire ". Car les nouvelles générations sont, a priori, opérationnelles sur bien des sujets : " Les écoles de commerce et du Web ajoutent des briques digitales à leurs formations. Il y a beaucoup d'écoles classiques qui ont mis du digital dans leur enseignement. Sur le marketing on line, les mutations ont eu lieu. " En revanche, certains sujets comme " le big data, la fidélisation et les enjeux concernant autant la mobilité que les objets connectés vont devoir être creusés ". Voilà de quoi plaire à notre partenaire Demos, qui a du grain à moudre. Mais qui doit susciter la vigilance de tous afin de ne pas se retrouver "largués". Car, comme aime à le rappeler Pierre Cannet, " les lignes de partage ne sont plus aussi claires avec la technologie, par exemple. Les directions marketing sont plus ouvertes en termes d'origine (grandes écoles de commerce) que par le passé. " Avis aux marketeurs.
(2) Étude menée auprès de 900 responsables marketing entre février et avril 2014.