SALON - Le commerce connecté à l'aune de son apogée
Publié par François Deschamps le | Mis à jour le
A l'occasion du salon E-Commerce Paris 2013, Guillaume Lefebvre, chef de projet R&D chez Worldline, dresse un bilan de la multiplication des devices dans le quotidien des consommateurs, et propose des pistes de réflexion pour en tirer le meilleur, et construire le commerce connecté de demain.
Quelle sera la physionomie du commerce connecté de demain? Si toutes les options sont aujourd'hui encore ouvertes, des pistes commencent peu à peu à émerger. Pour Guillaume Lefebvre, chef de projet Recherche & Développement pour la société Worldline, il faut avant tout penser "devices connectés". Au préalable, il est important de rappeler à quel point les produits high-tech, smartphones et tablettes en tête, sont profondément installés dans le quotidien du consommateur. "4,8 milliards d'individus sont équipés d'un mobile sur terre, c'est plus que le nombre de personnes qui possèdent une brosse à dents", indique Guillaume Lefebvre.
Parmi ces mobiles, 75% sont des smartphones, "il s'en veut 1 680 chaque minute dans le monde, dont trois de marque Samsung chaque seconde". Un succès qui implique chez les pays où les consommateurs sont les plus matures, des évolutions d'usage, voir même du comportement. "Aux États-Unis, les utilisateurs de smartphones check leur téléphone jusqu'à 150 fois par jour. Près de 25% d'entre eux le font en conduisant, et 30% en déjeunant". Pire encore, quatre personnes sur cinq contrôlent leur smartphone le matin, dans les 15 premières minutes qui suivent leur réveil.
Et pour 73% des possesseurs de smartphones américains, la perte de leur terminal mobile a pour effet de déclencher la panique. Parfois, la frontière entre habitude et dépendance s'avère mince. Il faut dire que les mobiles facilitent et augmentent considérablement le volume et la vitesse des interactions sociales. Avec notamment l'un des premiers services complémentaires de la téléphonie mobile : le SMS. "90% des SMS sont lus en moins de trois minutes, et près de la moitié des Français répondent à leur SMS en moins d'une minute."
Et là n'est pas tout. Bientôt, les objets connectés habilleront les consommateurs, de la tête aux pieds. Pêle-mêle, citons par exemple les Google Glasses, les montres connectées, les oreillettes bluetooth, les portefeuilles électroniques, les chaussures connectées permettant de mesurer l'activité sportive de son utilisateur, mais aussi les bracelets intelligents ou encore sacs à mains avec chargeur de batterie de smartphone intégré.
L'enjeu du commerce connecté de demain, serait donc de parvenir à exploiter tous ces devices, à travers des approches multicanal et crosscanal. Dans les faits cela peut se traduire de multiples manières. L'objectif étant de réussir à combiner l'ensemble des devices disponibles. "Nous avons travaillé avec une société qui commercialise un vélo d'appartement connecté. Lorsque l'utilisateur pratique son sport devant une télévision connectée, il a la possibilité d'être coaché en direct par sa télévision. Il peut également contacter un vendeur dans le magasin où il a acheté son vélo, via son mobile, et le vendeur, de lui répondre via une tablette et par vidéo interposée, afin de lui conseiller des bonnes pratiques ou encore lui proposer des produits complémentaires", explique Guillaume Lefebvre.
Un autre enjeu serait celui de la délégation du paiement. "Imaginons qu'un enfant veuille regarder un dessin animé sur sa télévision connectée, en VOD. Mais qu'il ne dispose pas des informations bancaires de ses parents pour acheter le film. Grâce au principe de délégation du paiement, une fois sur la page d'achat du film, il peut simplement cliquer sur une icône placée près de la vidéo baptisée "Cross Chanel Paiement". Cela envoie une notification sur le smartphone de l'un de ses parents, qui peuvent, ou non, choisir de régler la location du film depuis leur smartphone en entrant eux-mêmes leurs données bancaires. La vidéo est alors débloquée automatiquement sur la télévision".