Loi Hadopi : peu d'effet sur les pratiques de téléchargement
Publié par Catherine Heurtebise le
D'après le sondage LH2-ZDNet.fr, trois quarts des internautes pratiquant le téléchargement continuent de le faire.
D'après le sondage LH2-ZDNet.fr sur «L’impact de la loi Hadopi sur les habitudes de téléchargement»(*), seuls 4% des internautes déclarent avoir arrêté totalement de télécharger des contenus, car ils se sentent facilement repérables, et 15% continuent de télécharger (sur ce nombre, seuls 9% sont un peu plus vigilants qu’avant). Certes, il faut se méfier d’un effet de sous-déclaration). 80% déclarent ne pas télécharger, ou presque jamais. L'effet de la loi Hadopi sur ces utilisateurs d'Internet est donc nul, bien que l'on puisse raisonnablement supposer une sous-déclaration concernant le téléchargement illégal (sans pour autant disposer de données permettant de revoir à la baisse cette proportion).
Focus sur les 19% d'internautes reconnaissant télécharger des contenus (166 répondants) : 3/4 d'entre eux continuent à télécharger. Si la prudence est de mise, 43% se déclarent plus vigilants par rapport aux moyens et aux contenus, 33% ne prennent aucune précaution particulière, car ils ne s'estiment pas repérables. Au final, «seuls» 22% ont réellement arrêté le téléchargement.
L'étude montre de fortes ambivalences en fonction du sexe et de l’âge, provenant sur le fond des usages du téléchargement, mais traduisant aussi la progression de la pratique du streaming, tendance de ces derniers mois :
• Une attitude de défiance vis-à-vis de la loi Hadopi plus affirmée chez les hommes, plus enclins que les femmes à continuer à télécharger des contenus (21% au total). Par ailleurs, un usage du téléchargement plus faible parmi les femmes : 87% d’entre elles n'auraient jamais, ou presque jamais, téléchargé de contenus. Plus prudentes dans leurs déclarations, peut-être ?
• En fonction de l'âge :
– les 18-24 ans sont plus nombreux à déclarer avoir arrêté de télécharger (15%), ce qui peut s’expliquer par la généralisation des sources de contenus libres (Deezer, Spotify, Soundcloud, sans oublier les blogs), ainsi que la montée en puissance de
sites dédiés au streaming (Youtube, Megavideo par exemple), plus particulièrement parmi les internautes qui disposent des
moyens financiers de s'offrir un abonnement ;
– c'est probablement moins le cas parmi les plus jeunes, et 48% des 15-17 ans continuent à télécharger, bien que 33% d'entre eux se disent plus vigilants.
– à partir de 35 ans, les proportions d'internautes ayant recours au téléchargement deviennent trop marginales pour pouvoir
mesurer une modification des usages, 87% des 35-49 ans, et 95% des 50 ans et plus ne téléchargeant jamais, ou presque jamais.
– concernant les modes d'accès à Internet, les résultats donnent à penser que l’on se sentirait plus «protégé» d’un repérage éventuel en utilisant la connexion de son lieu de travail ou d’un lieu public pour télécharger des contenus :
– les utilisateurs d’Internet sur leur lieu de travail sont les moins nombreux à avoir arrêté de télécharger (3%). Par ailleurs, ils ont davantage tendance à penser que leurs chances d'être repérés sont minces (8%).
– par ailleurs, les internautes se connectant dans un autre lieu que leur domicile ou leur lieu de travail (fac, école, cybercafé) ont une plus forte tendance à continuer à télécharger : 11% sans avoir changé leurs habitudes, et 13% en étant plus prudents qu'auparavant.
– les internautes à leur domicile se polarisent, pour leur part, sur une attitude de vigilance accrue (9%).
Le téléchargement concerne plus les hommes que les femmes : 87% d’entre elles n'auraient jamais, ou presque jamais, téléchargé de contenus. Les 18-24 ans sont plus nombreux à déclarer avoir arrêté de télécharger (15%), ce qui peut s’expliquer par la généralisation des sources de contenus libres (Deezer, Spotify, Soundcloud, sans oublier les blogs), ainsi que la montée en puissance de sites dédiés au streaming (Youtube, Megavideo par exemple). 87% des 35-49 ans et 95% des 50 ans déclarent ne jamais télécharger, ou presque jamais.
(*) Sondage réalisé les 7 et 8 janvier auprès de 1016 utilisateurs d'Internet de 15 ans et plus.