L'éditeur paie 3,3 milliards de dollars pour intégrer l'un des leaders de l'informatique décisionnelle.
C'est une nouvelle étape dans la fulgurante croissance d'Oracle depuis deux ans : l'éditeur américain vient de racheter son compatriote Hyperion, l'un des leaders du marché de la business intelligence (chiffre d'affaires de 765,2 millions de dollars en 2006 pour douze mille sociétés clientes). Pour un montant de 3,3 milliards de dollars, Oracle devrait donc disposer, avant la fin du mois d'avril, d'une offre décisionnelle prometteuse en combinaison avec les acquisitions passées de Peoplesoft (CRM), Siebel (CRM et data mining) et Sunopsis (ETL). Toutefois, Business Objects, jusqu'ici partenaire privilégié d'Oracle et autre leader de la BI, pourrait se sentir lésé par cette opération qui profite à l'un de ses principaux concurrents. Un choix guidé, à première vue, par des raisons économiques : ayant valorisé Hyperion à plus de quatre fois son chiffre d'affaires, Oracle aurait dû payer 5,4 milliards de dollars pour obtenir Business Objects dans des conditions équivalentes. Mais l'éditeur a d'abord voulu nuire à SAP : les clients de l'éditeur allemand sont majoritairement équipés de solutions acquises entre 2005 et début 2007. Ce dernier rachat est donc parfaitement en ligne avec son principal objectif : court-circuiter SAP et son serveur d'application Netweaver pour imposer le sien, Fusion.