En prévision de la Paris Retail Week qui se déroulera du 24 au 26 septembre, Comexposium et Havas Paris ont sondé les consommateurs français, chinois et américains sur leurs attentes vis-à-vis du commerce et des enseignes. Écologie et produits d'occasions, tests en magasin et IA sont cités.
Alors que pendant des années, la révolution du retail ne semblait être qu'omnicanale, l'étude menée par le groupe Comexposium, organisateur de la Paris Retail Week, et Havas Paris, montre que les consommateurs n'ont pas comme unique préoccupation qu'une expérience fluide et personnalisée sur tous les devices. "Le commerce se reconstruit ainsi au plus près des attentes environnementales, économiques et sociales des consommateurs", indiquent les deux acteurs dans un communiqué, après avoir sondé en ligne un panel de 4000 consommateurs âgés de 18 ans en France, en Chine et aux Etats-Unis.
5 tendances se dégagent :
Le respect de l'environnement devient un critère d'achat à part entière, alors que les consommateurs n'hésitent pas à boycotter ou au contraire "buycotter" les marques selon les engagements et les actions de ces dernières. On constate également la hausse du "second hand", alors que "55 % des Français pensent qu'il est possible de continuer à consommer comme avant sans nuire à l'environnement, à l'instar des Américains (61 %) et d'une très grande majorité des Chinois (86 %)."
Alors que les consommateurs veulent vivre une expérience en magasin, laquelle se doit d'être personnalisée au maximum, de nouveaux modèles de commerce "radicaux" font leur apparition. Ils ne visent plus à satisfaire les demandes du plus grand nombre "mais à mieux servir des communautés plus petites et plus exigeantes via des offres et des concepts de pointe". Ainsi, "70 % des consommateurs français ont le sentiment que tous les magasins se ressemblent, contrairement aux Américains (46 %) et aux Chinois (52 %)."Des marques comme Everlane ou Zozo, qui se distinguent respectivement par la transparence du sourcing et des marges ou le sur-mesure accessible via le digital sont cités comme exemple.
Pouvoir essayer tous les produits en magasin. Les clients en rêve, et les retailers ont tout intérêt à leur proposer une telle expérience immersive à en juger l'étude, selon laquelle "74 % des Français se disent frustrés de ne pas pouvoir essayer les produits lorsqu'ils achètent en ligne, tout comme les Américains (63 %) et les Chinois (80 %)." On se souvient par exemple de l'enseigne Pirch, qui propose de tester des pommeaux de douche, ou encore de "l'enseigne Muji a inauguré en avril dernier un hôtel au-dessus de son flagship de Ginza au Japon. L'ensemble de l'établissement est équipé en produits Muji : du lit au dentifrice en passant par les draps, les serviettes."
Afin d'avoir un service de plus en plus personnalisé et adapté aux besoins des clients, le développement de l'IA semble inévitable, du moins pour accueillir et orienter les consommateurs vers les produits désirés. C'est ce qu'estiment 64 % des Français, qui sont aussi 81 % à avoir "peur que le commerce se déshumanise avec le développement des outils numériques et de l'intelligence artificielle, contre 66 % des Américains et 57 % des Chinois." En la matière, le dernier concept-store ney-workais de la marque Covergirl fait office de modèle.
Enfin, la brique et le mortier sont loin d'être dépassés par le digital, mais devraient plutôt en bénéficier, en témoignent les ouvertures de nouvelles enseignes dans le coeur des grandes villes. "Cette redynamisation du retail physique est en grande partie le fait d'acteurs ayant une préexistence digitale", note l'étude. Faisant la synthèse des quatre tendances précédentes, de nombreux exemples illustrent "ce mouvement de fond, Glossier, Zalando, Allbirds, Warby Parker, Casper, Everlane, Untuckit mais aussi Amazon et Alibaba ont multiplié ces derniers mois, les annonces autour d'ouvertures de magasin en dur." Ainsi, "69 % des consommateurs français estiment que les marques issues du digital réinventent les magasins physiques, 72 % des Américains et 88 % des Chinois."