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Jean-Luc Chetrit: "La publicité et les médias doivent pouvoir s'autoréguler"

Publié par Eloise Cohen le - mis à jour à

Jean-Luc Chetrit quitte, le 2 mars, la présidence de l'Udecam. Le même jour, l'association professionnelle des agences médias accueille, lors de ses 9e Rencontres, 4 des candidats à l'élection présidentielle.

  • Vous invitez 4 des candidats à l'élection présidentielle aux Rencontres de l'Udecam qui auront lieu le 2 mars salle Wagram, à Paris. Quelles prises de position attendez-vous d'eux?
  • Le secteur de la communication et des médias représente, en termes de croissance et d'emploi, un poids qui n'est que peu considéré par les politiques. Il n'y a qu'à voir le programme, à ce niveau, des candidats à l'élection présidentielle: il est proche de 0! Nous voulons donc les entendre sur des sujets qui comptent beaucoup tant au niveau économique et sociétal. Je rappelle que, d'après une étude Deloitte, 1€ investi en publicité rapporte 7,85€ de PIB. C'est l'un des ratios les plus élevés d'Europe.

  • Concrètement, quelles annonces souhaiteriez-vous?
  • Nous attendons des réponses claires à nos questions concernant l'environnement réglementaire, les moyens de libérer l'investissement dans nos secteurs, mais également la dichotomie entre les dispositifs très contraignants que subissent la télévision et la radio et l'absence de cadre dont profitent Facebook et Google. Face à ce duopole qui se profile, le futur chef de l'État doit se positionner.

  • Quelles propositions l'Udecam va-t-elle faire aux candidats invités aux Rencontres?
  • Nous les dévoilerons le 2 mars. Mais globalement, nous avons besoin d'un gouvernement et d'un ministre forts qui fassent entendre la voix de la France à Bruxelles. Nous devons jouer un rôle dans les débats à venir, ceux qui concernent la régulation des cookies par exemple. D'autre part, vu la rapidité des mutations actuelles liées à la transformation numérique, les politiques doivent laisser davantage de place à l'autorégulation. Il aura fallu 18 mois de concertation pour aboutir au décret sur la transparence de la publicité digitale, dont il faudra encore attendre 12 mois pour la circulaire d'application! De notre côté, nous avons créé, en moins d'un an, avec le SRI, le label Digital Ad Trust qui vise à valoriser les contenus et contextes publicitaires.

  • Cette élection revêt-elle un caractère particulier en termes de communication?
  • Ce qu'a également révélé ce début de campagne, c'est déjà la diminution du poids des sondages, mais surtout le poids des réseaux sociaux. Alors, certes, cette tendance suit l'usage des Français en la matière. Mais ce recours si massif aux plateformes telles que Facebook ou Twitter peut aussi être vu comme une volonté des politiques de contrôler leur message. Nous assistons à une sorte de "trumpisation" de la campagne, ponctuée de tweets assassins, et pendant laquelle les candidats évitent les médias traditionnels ou les interviews trop difficiles. C'est pourquoi il nous a semblé si pertinent, à l'Udecam, d'inviter les candidats, de poser des questions, d'obtenir des réponses, bref de susciter le débat.


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