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Biocoop : "Nous devons progresser sur la transparence alimentaire"

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à

Biocoop a adhéré au collectif En vérité, aux côtés de nombreuses marques alimentaires. L'idée : faire en sorte que l'ensemble des acteurs avancent sur la transparence dans les magasins.

En mai dernier, l'enseigne Biocoop a annoncé avoir rejoint En vérité, une association de marques demandant au législateur d'imposer une véritable transparence alimentaire dans les magasins et les différents points de vente. Au sein du collectif se trouvent une soixantaine de professionnels du secteur, tels que Priméal, Les 2 vaches, Graines et légumineuses de France ou encore Le Coq noir. Autant d'acteurs qui estiment que "se nourrir devrait être l'acte le plus simple du monde (mais que) c'est (pour autant) devenu un véritable casse-tête", lit-on dans le manifeste de l'association. En cause notamment : le manque de données claires, parfois, sur les étiquettes et la multiplication des labels...

Faire ses courses... "les yeux fermés"

Tous ces professionnels espèrent une clarification et que ce soit plus clair dans les rayons des supermarchés et des hypermarchés pour les clients. L'idée étant de se réunir régulièrement pour échanger sur la thématique et de plaider pour des améliorations : "Nous devons progresser collectivement sur la transparence", soutient Henri Godron, président du conseil d'administration de Biocoop. Il était pour lui "naturel" d'adhérer au collectif En vérité, dans la mesure où la coopérative se mobilise sur cette question depuis de longues années, comme il l'explique.

Sa coopérative entend pouvoir partager ses bonnes pratiques auprès des autres membres. Cela fait de nombreuses années que Biocoop cherche à apporter à ses clients, dit-il, "une information la plus claire possible sur ce qui est mis en vente" dans les magasins. Au final, cela leur permet, glisse Henri Godron, de "faire leur course... presque les yeux fermés en mettant dans le panier des produits bio de qualité".

L'épicerie bio Biocoop affiche notamment sur son site de vente le Planetscore. C'est un système de notation simplifié imaginé par l'Institut technique de l'agriculture bio. Celui-ci prend en compte l'usage de pesticides, le mode d'élevage, la protection de la biodiversité, ou encore la lutte contre le changement climatique.

La voie du circuit court et du local

Régulièrement, les responsables des magasins proposent à leurs clients de rencontrer sur place les paysans des environs dont les produits sont mis en lumière dans les rayons. "C'est enrichissant pour tout le monde", explique Henri Godron. Manière, pour le distributeur, d'ouvrir le dialogue avec les citoyens, de leur montrer ce qui se fait dans les alentours et, au final, de partager ses engagements au plus grand nombre.

Dans le détail, la coopérative s'engage à proposer des produits français "dans la mesure du possible", en particulier pour la marque Biocoop. L'enseigne privilégie avant tout les circuits courts. Valorise également en particulier ce qui a été produit à moins de 150 km des différents magasins. "15 % de notre chiffre d'affaires en moyenne est effectué grâce aux produits locaux, c'est une proportion importante, et dans certains magasins c'est même plus", se félicite le président. Afin d'y parvenir, l'idée, assez tôt, a été de "relocaliser la production de telle ou telle filière, par exemple dans le domaine de l'herboristerie et des plantes médicinales pour notre propre marque". Car, comme il l'affirme, "c'est bon pour l'emploi local".

Légumes de saison... "du bon sens, et rien d'autre"

La démarche, il faut la raconter. Désormais la seule mention "France" ne suffit plus, les clients exigent davantage d'informations. "Quand cela est possible, on ajoute des précisions sur la provenance des ingrédients principaux." Par exemple en ce qui concerne le jus de tomate de sa propre marque, Biocoop indique que les légumes ont été cultivées dans le Lot-et-Garonne. Pour la chair de tomates en pot, il a été utilisé des produits originaires de la Drôme, du Gard, du Vaucluse ou des Bouches-du-Rhône. En sachant par ailleurs que les origines peuvent varier, et que les périodes de production peuvent changer en fonction de la météo.

Dans les étals des magasins, les fruits et les légumes changent de toute façon régulièrement saison après saison dans le but de suivre "les cycles naturels". Impossible, en l'occurrence, de trouver des tomates ou des poivrons en hiver. "On en débat souvent avec les confrères de la grande distribution, sourit-il. Mais ça me semble logique !" Biocoop l'affiche et martèle le message dans ses publicités : "Du bon sens, et rien d'autre."

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