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[Etude] Les objets connectés vont-ils faire décoller le marché des biens techniques ?

Publié par Xavier Foucaud le - mis à jour à

Selon une nouvelle étude GfK, le marché des biens techniques a atteint 15,1 milliards d'euros en 2014, en recul de 2,5% par rapport à 2013. Mais le secteur prévoit déjà l'essor des objets connectés, déjà entamé avec les "wearables".

Alors que l'Europe de l'Ouest connaît un quasi-retour à l'équilibre en 2014, la consommation de biens techniques en France s'inscrit en léger décalage par rapport à cette tendance, avec une dépense en retrait de 2,5% pour un chiffre d'affaires de 15,1 milliards d'euros en 2014, selon une nouvelle étude GfK.

Sur ce marché des biens techniques, les objets connectés se multiplient et, même si leur apport reste modeste pour l'instant, connaissent un chiffre d'affaires multiplié par deux en 2014. Le consommateur, séduit par ce nouveau marché connecté, y recherche avant tout l'aspect pratique, facilitateur de la vie de tous les jours, tout en laissant place à l'émerveillement.

Un cercle vertueux

Les objets connectés investissent les univers du confort (le thermostat Nest par exemple qui baisse la température quand vous êtes absent), de l'économie d'énergie (le capteur Flower Power de Parrot qui mesure les besoins en eau de vos plantes), de la sécurité ou du divertissement (les ampoules Philips Hue qui modifient l'ambiance lumineuse en fonction du contenu TV regardé), en complément de l'équipement actuel des consommateurs.


"Plus qu'une réponse individuelle à des besoins définis chez le consommateur, la multiplication des objets connectés permet des effets combinatoires parfois inattendus : plus je dispose de produits connectés à la maison, plus ils me rendent des services, explique François Klipfel, Directeur général adjoint chez GfK Consumer Choices France. Un cercle vertueux est donc en marche".

Tous secteurs confondus, le marché potentiel est colossal : selon GfK, il se vendra 2 milliards d'objets connectés entre 2015 et 2020 en France. "Nous pensons qu'il se trouvera plus de 30 objets connectés par foyer en 2020", précise François Klipfel.


En attendant, les objets connectés ont déjà connu quelques beaux succès en 2014. Parmi le top des ventes de l'année : les drones et gadgets (les nouveaux MiniDrones de Parrot par exemple), le petit électroménager et la santé (la balance Smart Body Analyser de Withings) et les thermostats connectés.

Les wearables, rampe de lancement des objets connectés

Parmi les premiers à avoir fait leur apparition sur le marché, les "wereables" (objets connectés à porter sur soi, principalement au poignet), tels que la montre connectée, la montre GPS et le bracelet connecté pour mesurer son activité sportive, ont connu une première année satisfaisante, avec un chiffre d'affaires de 90 millions d'euros en 2014. Pour 2015, le marché français pourrait écouler quelques 1,8 millions de produits wearables sur les seules montres et traqueurs d'activité. A plus long terme, on parle déjà de "controlables" et non plus de "wearables", où l'objet porté jouerait un rôle central dans l'essor des objets connectés du foyer.

Parce qu'ils s'adressent aux individus et non aux foyers, la cible des wearables est très large : 640.000 unités ont été vendues en France en 2014. Et l'équilibre est quasi-parfait entre les trois segments-clés : les montres connectées ("smartwatch") ont réalisé 190.000 ventes en 2014, les montres de sport GPS 250.000 ventes, et les bracelets traqueurs d'activité 200.000 ventes.


Dans cette catégorie, le marché de la montre connecté s'avère le plus prometteur. Compagnon idéal du smartphone, elle peut reprendre les atouts de ce dernier en embarquant la plupart des fonctionnalités des montres de sport ou traqueurs d'activité, et elle s'adresse à un marché de référence identifié, la montre traditionnelle, qui représente entre 12 et 14 millions de pièces chaque année. Le marché attend donc avec impatience le lancement en avril aux Etats-Unis de l'iWatch d'Apple, pour voir les premières réactions des consommateurs.

Démocratisation de la maison intelligente en 2015

Si l'on revient au niveau plus large des objets connectés, on peut également noter l'arrivée d'une autre tendance : la maison intelligente, dont les premières offres se sont déployées en 2014, avec des thermostats connectés, les brosses à dents et autres box domotiques. Au total, le connecté sur ces catégories a représenté 900.000 unités vendues et un chiffre d'affaires de 29 millions d'euros.

Les dernières annonces du CES 2015 laissent penser que 2015 sera l'année de la démocratisation de la maison intelligente. GfK prévoit ainsi une croissance forte des ventes de produits connectés dans la maison, avec un chiffre d'affaires attendu de 3,2 milliards d'euros en 2015.


Mais dans cet essor programmé de l'objet connecté, le point de vente devra garder une place primordiale. En effet, pour 73% des Français, le magasin reste indispensable pour voir et toucher les produits, et est vu comme un lieu humain et matériel, d'expertise et d'expérience. A condition de leur proposer un espace de démonstration connecté en magasin, avec une offre cariée (plusieurs marques et références), et une vraie pédagogie (vulgarisation et partage des nouveaux usages).

GfK se projette déjà dans le futur : 40% des ventes des objets connectés en 2020 seront réalisées via de nouveaux circuits, comme les pharmacies, les grandes surfaces de bricolage, les jardineries ou les magasins de sport, qui proposeront dans leurs rayons capteurs d'arrosage et autres balances connectées.


Créé en 1934, GfK est le plus grand institut d'études de marché et d'audit marketing d'Allemagne, et le quatrième du monde. Il fournit une information sur les marchés et sur les comportements des consommateurs.

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