Pierre blanche
Si, pour de nombreux acteurs économiques, l'année 2003 est à oublier
rapidement, en espérant des jours meilleurs, il est au moins un secteur pour
qui elle restera sans doute marquée d'une pierre blanche. Tous les indicateurs
intermédiaires le laissaient prévoir, et la fin de l'année l'a largement
confirmé : le commerce électronique, tant pour le B to C que pour le B to B,
est au mieux de sa forme. Avec des progressions particulièrement spectaculaires
en ce qui concerne les ventes aux particuliers, ainsi qu'en témoignent les
résultats de l'enquête menée par la Fevad (voir p. 33), qui indiquent une
augmentation de près de 70 % du chiffre d'affaires sur l'année. Et ceux de
l'Acsel, publiés quelques jours après le bouclage de ce numéro, ne devraient
qu'avoir confirmé cette tendance, qui marque sans doute la vraie reconnaissance
d'Internet en tant que canal de distribution à part entière. Par ailleurs, si
le secteur se porte bien dans son ensemble, l'activité des acteurs majeurs, à
l'image de voyages-sncf.com ou Kelkoo, pour ne citer qu'eux, a également fait
preuve d'une très belle santé. Mais au-delà de ces considérations chiffrées, on
retiendra, d'après une autre enquête menée par la Fevad avec DirectPanel, le
taux de satisfaction qualifié à juste titre “d'exceptionnel”des Français
vis-à-vis de leurs achats en ligne de fin d'année : 93 %. Ce qui contraste
singulièrement, mais dans le bon sens, avec les réactions enregistrées il y a
encore peu de Noël et dont tout le monde se souvient. C'est dire si la
profession a su, rapidement, tirer des conclusions et surtout mettre en place
les actions qu'il fallait pour apporter un vrai service client. Mieux,
pratiquement 100 % des personnes interrogées ont déclaré avoir l'intention
d'acheter à nouveau en ligne en 2004. Réconfortant. D'autant plus que si
Internet s'ancre réellement dans la vie des Français, sa marge de progression
est encore vaste. Et, là encore, les indicateurs sont au vert. Au-delà du taux
d'équipement en PC - dont le marché grand public a battu des records en 2003 -,
un tiers des non-internautes devraient utiliser Internet rapidement, selon les
derniers Baromètres Multimédia de Médiamétrie. Et, comme une bonne nouvelle
vient rarement seule, les investissements en “e-pub” ont également connu une
bonne année 2003, avec une progression de près de 51 %, selon TNS Media
Intelligence. Avec, il est vrai, un léger bémol : cette progression serait
principalement le fait de l'augmentation du budget moyen et non du nombre
d'annonceurs. Des annonceurs qui ont, en outre, un taux de fidélité
relativement faible. Gageons que les efforts actuels pour professionnaliser le
média et canaliser une présence publicitaire parfois envahissante sauront, eux
aussi, porter leurs fruits.